Le président turc, Erdogan, a annoncé, hier, le début de l'action militaire contre les Kurdes à Afrin. Il a qualifié les Kurdes de terroristes. Malgré le refus américain qui entraîne et arme les Kurdes à Afrin, province de la Syrie, le président turc a lancé l'attaque. L'Etat major de l'armée turque a noté que 113 cibles kurdes sont concernées. Les avions de chasse ont frappé des cibles kurdes, et des milices de la soi disant opposition de la Syrie ont attaqué la province. La Russie a apellé à la retenue. Selon l'agence de presse turque Anadolu, des rebelles soutenus par Ankara sont entrés dans la région syrienne d'Afrin, occupée par les Kurdes. De plus, des avions de guerre turcs bombardent des cibles des milices kurdes dans la région. «Nos forces armées ont débuté une campagne aérienne pour détruire des Kurdes», a noté le Premier ministre turc Binali Yildirim lors d'un discours télévisé, hier, à propos de l'opération militaire turque visant Afrin, enclave kurde située dans le nord de la Syrie. Il a ajouté que huit avions de chasse F-16 avaient été déployés par l'armée turque dans le cadre de cette opération. Pour la Russie, le conflit militaire à Afrin est du à Washington. Les provocations américaines ont été les principaux facteurs favorisant la crise dans le nord-ouest de la Syrie où la Turquie a commencé son opération contre les Kurdes, a noté le ministère russe de la Défense, ecrit la presse russe. La politique de Washington et ses livraisons d'armes modernes sans contrôle à des groupes proaméricains ont mené à la crise et à l'opération turque contre les Kurdes dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué la défense russe. «Les principaux facteurs, qui ont contribué au développement de la crise dans cette partie de la Syrie, ont été les mesures provocatrices des Etats-Unis visant à isoler les zones à prédominance kurde», annonce le communique du ministère. «De telles actions irresponsables de la partie américaine en Syrie perturbent le processus de paix et entravent les négociations intersyriennes de Genève où les Kurdes doivent être des participants à part entière», ajoute la Défense russe.Moscou a déjà exprimé ses préoccupations face à la situation dans la zone d'Afrin et a appelé les parties en conflit à faire preuve de retenue réciproque. «Les ambassadeurs de la Russie et de l'Iran et le chargé d'affaires des Etats-Unis en Turquie ont été invités au ministère turc des Affaires étrangères pour être informés des derniers évènements à Afrin», a annoncé une source diplomatique turque. Hier, le président turc avait noté au cours d'un discours télévisé : «L'opération Afrin a commencé de facto sur le terrain». Puis il avait précisé : «Ensuite, ce sera Manbij», en référence à une autre ville syrienne sous contrôle kurde située plus à l'est. «Plus tard, étape par étape, nous débarrasserons notre pays jusqu'à la frontière irakienne de cette croûte de terrorisme qui essaye de nous assiéger», avait-il promis. Nous débarrasserons notre pays jusqu'à la frontière irakienne de cette croûte de terrorisme. L'armée turque se préparait depuis quelques jours à envoyer ses troupes à Afrin. Des chars et des véhicules de combat avaient été déployés du côté turc de la frontière. La récente décision du Pentagone de mettre en place un programme d'entraînement pour les garde-frontières arabes et kurdes en Syrie, afin d'éviter une renaissance de l'Etat islamique, semble avoir déclenché cette nouvelle salve d'hostilités. L'administration américaine a plus précisément annoncé début janvier qu'elle souhaitait aider à la mise en place d'une force de 30 000 hommes sous la direction des Kurdes. Le président turc avait réagi à cette annonce, le 15 janvier : L'Amérique a avoué qu'elle était en train de constituer une armée de terroristes à notre frontière. Ce qui nous revient, à nous autres, c'est de tuer dans l'œuf cette armée terroriste. L'action militaire à Afrin continuait, hier, menée par la Turquie. Les forces russes redeployées Le commandement des forces russes stationnées en Syrie a pris des mesures pour assurer la sécurité des militaires à Afrin, théâtre de l'opération turque contre les formations kurdes, a annoncé le ministère russe de la Défense. «Pour prévenir d'éventuelles provocations et éviter tout risque pour la vie et la santé des militaires russes, le groupe opérationnel du Centre pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie et de la police militaire a été transféré dans la région de Tell Adjar, de la zone de désescalade de Tell Rifaat», a indiqué le ministère. Plus tôt dans la journée, l'état-major interarmées turc a annoncé le lancement de l'opération Rameau d'olivier contre les groupes paramilitaires kurdes stationnés dans la zone d'Afrin, dans le nord de la Syrie. Moscou a indiqué suivre de près les développements à Afrin tout en se déclarant préoccupé par la situation sur le terrain et en appelant les parties à faire preuve de retenue.