Chaque jour que Dieu fait, les handicapés, dont le nombre s'allonge inexorablement de mois en mois et d'année en année, sont de plus en plus marginalisés, livrés à eux-mêmes dans uns société qui ne semble pas leur donner une place honorable. Plus que ça, même les pouvoirs publics semblent les abandonner à leur triste sort en se rappelant, juste à certaines occasions, comme lors de la journée de l'handicapé, que cette frange de la société existe et qu'elle a besoin de jouir de ses droits les plus fondamentaux. A chaque 14 mars, on se rappelle qu'ils sont là avant de les remettre dans le tiroir en attendant l'année d'après. La wilaya de Tizi-Ouzou compte 26 439 personnes handicapées toutes catégories confondues dont 11 343 bénéficiaires de la pension sociale, a affirmé le chef de service de l'action sociale au niveau de la Direction de l'action sociale et de Solidarité (Dass) de Tizi-Ouzou. Les handicapés mentaux arrivent en tête avec un nombre de 12 513, suivi en deuxième position par les personnes atteintes d'un handicap physique qui sont au nombre de 9 375, alors que le nombre d'handicapés visuels est de 2 540, 1 742 handicapés auditifs et 269 personnes atteintes de multiples handicaps. Dans le même contexte, M. Derriche a affirmé que le nombre de personnes qui bénéficient de la prime de 4000 Da est de 8 461 et 6 499 autres sont bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de la solidarité (AFS). A l'occasion de la célébration de la Journée nationale des handicapés, la question de la revalorisation de la pension sociale a été, une énième fois, remise sur la table par le mouvement associatif qui la qualifie de «très dérisoire» pour assurer une meilleure prise en charge de ces handicapés. Pour sa part, l'association nationale de soutien aux personnes handicapées El-Baraka de la wilaya de Tizi-Ouzou a dressé un bilan peu reluisant de la situation «précaire» dans laquelle pataugent ces personnes aux besoins spécifiques, notamment celles issues des localités isolées. «Les handicapés de la wilaya sont livrés à eux-mêmes et sont confrontés à une situation très délicate. Il y a une absence totale de moyens adéquats pour leur prise en charge», a regretté, le président de l'association El-Baraka de Tizi-Ouzou, Ahcène Menad. Parmi ces difficultés auxquelles font face ces handicapés, il a cité entre autres le manque de moyens pédagogiques mis à la disposition des enfants handicapés au milieu scolaire et leur insertion dans les classes scolaire au même titre que les enfants naturels. Ajouté à cela, Menad a dénoncé le non-respect du pourcentage du 1% de la masse ouvrière des handicapés dans les entreprises. «Notre combat s'articule de mettre en place une vraie assistance sociale pour ces personnes aux besoins spécifiques». A préciser que la Direction locale de l'action sociale et de la Solidarité (Dass) a prévu à partir de l'après-midi de mardi jusqu'à hier, un riche programme au niveau du Centre de loisirs scientifiques (CLS) et ce, à l'occasion de la célébration de cette journée nationale des personnes handicapés. Une cérémonie de remise de 25 appareillages a été programmée pour cette occasion. «Nous avons prévu la distribution des fauteuils roulants, IMC, des cannes canadienne, lits orthopédiques...» De leur, côté, les handicapés rencontrés sur place nous ont affirmé que beaucoup reste à faire pour une meilleure prise en charge de ces personnes et l'amélioration du cadre de leur vie. Safia, une handicapée motrice venue de la localité de Ouadhias, nous a affirmé que la prime sociale dont elle bénéficie ne lui permet pas de subvenir à ses besoins élémentaires. «Je perçois une prime de 4000 Da, alors que le paquet des couches est vendu à 1200 Da. J'utilise plusieurs paquets par mois», a-telle regretté. La même interlocutrice a affirmé que grâce à l'aide de ses parents et les dons des bienfaiteurs, elle a réussi à se procurer un fauteuil roulant. «Nous faisons face à une situation de misère», a-t-elle dit d'une voix qui trahit un profond désir de crier son mal. Devant une telle situation, la même handicapée a appelé les autorités publiques concernées de prendre en charge leurs préoccupations. Au programme, des conférences-débats regroupant les représentants des différentes directions de wilaya pour débattre de la prise en charge de ces personnes. Ainsi, des activités réalisées par les enfants handicapés dans les centres psychopédagogiques existants au niveau local en l'occurrence celui de Tizi-Ouzou, Tadmaït et Ouaguenoun et aussi au niveau des cinq autres centres affiliés aux différentes associations seront publiées au niveau du CLS. A la fin, une cérémonie de remise de cadeaux au profit des enfants handicapés ayant participé aux multiples activités sportives organisées à cet effet. Pour sa part, le bureau local du Forum des chefs d'entreprises de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé, durant l'après-midi d'hier, une cérémonie en l'honneur de cette frange de la société au parc Tameghra. Un programme riche et varié été tracé pour la circonstance.