Après la dernière réunion technique de l'Opep et de ses partenaires avant la réunion officielle de Vienne, où l'avenir de l'accord de limitation de la production devrait être décidé, les prix du pétrole reculaient à nouveau hier en cours d'échanges européens. A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 76,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de juillet cédait 14 cents à 65,67 dollars. «Des éléments qui pèsent sur les prix viennent contre-balancer le risque géopolitique toujours élevé dans le Golfe persique et au Moyen-Orient», ont résumé les analystes de JBC Energy. Des représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de certains de leurs partenaires se sont réunis samedi pour une dernière réunion technique de suivi de l'accord de limitation de la production, qui les unit depuis début 2017. Les deux piliers de l'accord, l'Arabie saoudite et la Russie, évoquent d'ores et déjà une hausse de la production au deuxième semestre, alors que le cartel et ses partenaires se réuniront officiellement le 22 juin à Vienne. «Nous estimons que la hausse de la production se fera de façon progressive», a estimé Benjamin Liu, analyste chez Phillip Futures. Selon lui, l'Arabie saoudite n'a en effet pas intérêt à trop augmenter sa production car «son but principal est de s'assurer de prix du pétrole élevés pour introduire en Bourse le bijou national qu'est Saudi Aramco», le géant pétrolier dont l'introduction en Bourse est prévue pour 2019. La Russie comme l'Arabie saoudite veulent cependant s'assurer que le marché ne sera pas trop déstabilisé par les baisses non volontaires de certains grands producteurs. Si la production du Venezuela et de l'Angola reculent, les marchés craignent également de perdre la production iranienne avec le rétablissement des sanctions américaines. «L'effet des sanctions sur les marchés ne se fera pas sentir avant novembre et la fin d'une période de transition», a toutefois noté Tamas Varga, analyste chez PVM, qui souligne que le pays exporte pour l'instant à des niveaux élevés.