Le ramadhan, un mois d'abstinence et de transcendance est pourtant devenu le mois de la surconsommation et du... gaspillage. En Algérie, ce mois sacré rime avec hausse considérable des dépenses, consommation effrénée, gaspillage... Le ramadhan n'échappe plus au piège de la société de consommation et devient une belle période d'opportunité commerciale. Il est devenu un rendez-vous majeur pour les commerçants et pour les consommateurs pour se vider les poches. Concernant le bilan général relatif à ce ramadhan, le mouvement associatif évoque des points négatifs et d'autres positifs. Selon les chiffres avancés par les associations de protection des consommateurs, les Algériens ont dépensé 30% de plus en ration alimentaire (viandes, fruits et légumes, boissons, sucre et autres produits alimentaires), durant ce mois sacré, comparativement au précédent. En dépit de la baisse du pouvoir d'achat et de la hausse qu'ont connues les différents produits alimentaires de large consommation, les algériens ont bel et bien cassé leur tirelire. Une surconsommation effrénée, une inflation qui n'a pas fléchi et un gaspillage quasi généralisé ont été signalés. Le porte-parole de la fédération algérienne des consommateurs (FAC), Mohamed Toumi, parle d'une hausse de 30% de la consommation durant ce ramadhan. «C'est énorme ! Les Algériens ont consommé 70 000 tonnes de viandes rouges et blanches, ainsi qu'un million de tonnes de fruits et légumes», a-t-il constaté. «En sucre, 150 000 tonnes, l'équivalent de 125 grammes par personne et par jour, ont été consommés». Alors que la norme de consommation de sucre fixée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne dépasse pas les 5g par jour et par personne. Il est vrai que durant ce mois, l'élan de partage est plus marqué. Ce qui peut occasionner un surplus de dépenses qui se comprend parfaitement. Mais ce qui est en cause ici, c'est cette tendance consumériste occasionnant des gaspillages très importants. Cette tendance à la surconsommation a pour conséquence directe le gaspillage, car une bonne partie des provisions alimentaires finit à la poubelle. La FAC qui, regrettant le manque de culture de consommation, a déploré le gaspillage de pain et d'autres friandises à l'instar de la zlabiya. «Les équipes de Netcom effectuaient jusqu'à trois ramassages par jour en raison du gaspillage», remarque-t-il. Durant la seule première semaine du mois sacré, les algériens ont jeté dans les poubelles plus de 7 tonnes de pain, dépensant 80 millions de DA. De son côté, l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement (APOCE) a constaté une hausse de 20% des prix des fruits et légumes. «La mercuriale de ce ramadan n'a pas baissé après les premiers jours de ramadhan comme espéré. Les prix ont repris de plus belle, à l'approche de l'aïd», a-t-on noté. Le président de cette association, Mustapha Zebdi, a salué notamment les efforts fournis par les équipes du contrôle des produits alimentaires et agroalimentaires. «Des viandes blanches et rouges avariées ont été saisies grâce à la vigilance des équipes de contrôle, comme c'était le cas à Chéraga à Alger ou encore à Constantine», a-t-il souligné. Zebdi a relevé également le rôle des services de sécurité, qui ont réussi à mettre la main sur des abattoirs clandestins. Le Ramadhan est devenu le mois du gaspillage alimentaire par excellence !