On dénonce un phénomène paradoxal : le mois sacré du Ramadhan, synonyme d'abstinence et de sobriété, est aussi la période où le gaspillage alimentaire atteint, par rapport au reste de l'année des proportions intolérables par la morale. Malgré la flambée des prix et parfois des files d'attentes interminables, certains continuent de prendre d'assaut les marchés, les grandes surfaces et les supérettes pour obtenir les provisions indispensables au ftour sauf que, une bonne partie devient un reste non consommé qui finira à la poubelle : un vrais gâchis, diriez-vous ! Il a été constaté que la consommation de produits alimentaires pendant le Ramadhan, avec ses particularités sociales et spirituelles, engendre bien des changements dans le mode de vie des consommateurs par rapport aux autres mois de l'année .Ce mois particulier connaît habituellement une demande accrue de plusieurs produits alimentaires, notamment les tomates, les dattes, les légumineuses, le lait, le beurre, les limonades, les fruits, la viande ou encore les œufs, par contre les prix des produits de base restent à leurs niveaux habituels, notamment les farines, le sucre, l'huile et le lait et les augmentations de prix enregistrées pour certains produits sont dues essentiellement au comportement du consommateur qui s'approvisionne en quantité supérieure à ses besoins. C'est pendant le ramadan qu'on gaspille le plus la bouffe et personne ne vous dira le contraire à quelques exception près. C'est le comble alors que le Coran lui-même condamne le gaspillage, la morale aussi et, la raison également condamne cette attitude. Il y a lieu de souligner que le mois de Ramadhan entraîne des changements non négligeables sur le comportement des consommateurs : la prise des repas devient nocturne, les heures de travail diminuent, la majorité des personnes se lève pour le « shor », en plus de ces changements, l'état d'abstinence pousse les gens à acheter plus d'aliments qu'ils n'en consomment vraiment, la composition du «f'tour » s'améliore par rapport aux autres mois, et les dépenses en matière de produits alimentaires augmentent significativement. Certaines sources ont indiqué, il y a de cela 3 ans, que sur les 4,1 milliards de baguettes de pain consommées pendant le ramadan, 120 millions partent aux ordures. Pour le lait, c'est 12 millions des 150 millions de litres de lait achetés durant le mois du jeûne finissent à l'égout. On estime aujourd'hui que 30% des plats préparés, au cours du mois de Ramadhan, sont jetés. Bien entendu, à voir les poubelles on constate que le pain demeure l'aliment le plus gaspillé. Enfin, il est dit que les algériens jettent 500.000 quintaux de légumes sur les 10 millions de quintaux achetés. Toujours selon certaines sources d'information crédibles, le gaspillage devrait dépasser 500 milliards de centimes et ce, en raison du degré de consommation qui s'est élevé à 50% dans tous les produits alimentaires. Dans le détail, sur les 10 millions de quintaux de légumes consommés pendant le mois sacré, 500 mille quintaux sont jetés à la poubelle, est-il souligné par les représentants de la filière de fruits et légumes. Même son de cloche du côté des boulangers puisque d'après la commission nationale des boulangers, les algériens consomment 4,1 milliards de baguettes de pains lors du Ramadhan mais en jettent aux ordures 120 millions de baguettes uniquement pour l'année 2013 et qu'en est- il alors pour les années suivantes t qu'en sera-t-il, pour 2016 ? Le plus paradoxal étant qu'à part le secteur de l'alimentation, le reste de l'activité économique est à un niveau si bas qu'on croirait que tout le monde est en vacance durant cette période de ramadan. Une virée au niveau des marchés du chef-lieu de wilaya confirme une légère hausse des prix : la carotte et le concombre affichent le prix de 60DA le kilogramme et la courgette celui de 80DA ; la tomate est proposée entre 60 et 90DA ; quant au poivron, piment ou la laitue leur prix est aux environs des 100 DA/ kilo ; le haricot vert est cédé à 120Da le kilo et la fève à 140DA. La pomme de terre et l'oignon sont très abordables respectivement à 20 et 35 dinars le kilo. Cas très spécial, le citron affiche le prix de 300à 34. Dinars le kilo. Pour ce qui est des protéines le poulet de chair a connu dès le début du mois de jeûne, une légère hausse de 20 dinars par kilo pour se stabiliser à 230 dinars le kilo puis remonter en flèche à 340 Da/kilo en cette semaine. Les prix de la viande ovine et bovine n'ont pratiquement pas connu d'augmentation notable, exception faite pour le foie qui reste inabordable pour les petites bourses. Les prix s'affichent de la viande, le citron affiche le prix de 300 dinars. «En cette saison, le citron est très cher», reconnaissent aussi bien les vendeurs que les consommateurs. Autre produit très demandé en ce mois de jeûne, la viande. Le poulet de chair a connu dès le début du mois de jeûne, une légère hausse de 20 dinars par kilo pour se stabiliser à 230 dinars le kilo. Les prix de la viande ovine et bovine n'ont connu aucune augmentation. Les prix s'affichent toujours à 1200 dinars pour la première (viande ovine) et 1000 dinars pour la seconde (viande bovine) toujours à 1200 dinars pour la viande ovine et 1000 dinars pour la viande bovine. Et pourtant, il y a encore des ménages qui ont tendance à s'endetter pendant le mois sacré pour acheter des denrées dont ils n'ont pas besoin ,probablement poussés par des pulsions instinctives non contrôlées et c'est grave. Une campagne de sensibilisation contre le gaspillage des produits alimentaires serait certainement une bonne initiative à prendre depuis maintenant jusqu'à la veille de l'Aïd el-fitr. Il faut dire que la frénésie qui s'empare des ménages sur la consommation des produits alimentaires, au cours du mois de Ramadhan, bat chaque année des records, entraînant pas conséquent une hausse significative des prix. Selon des sources concordantes, la sonnette d'alarme est tirée en ayant à l'esprit que dès la semaine prochaine, moitié du jeûne, les familles doivent se préparer à de nouvelles dépenses pour les friandises et les effets vestimentaires aux enfants alors, contre la surconsommation et le gaspillage effréné une initiative des affaires religieuses, de la Direction de la Santé et de la direction du commerce, chacune dans ses prérogatives, seraient les bienvenues à Mostaganem pour sensibiliser les fidèles et les citoyens d'une façon générale, à déclarer la guerre au gaspillage quel qu'il soit : celui des aliments du temps, en tête la liste sans oublier de mettre l'accent sur le volet préservation du capital santé.