Au cours des quelques dernières années, l'Algérie, à l'instar des autres pays, est frappée de plein fouet par la désertification. Pas moins de 7 millions d'hectares de terrain sont sérieusement menacés. Le phénomène a pris de l'ampleur, à travers le monde ; c'est la raison qui a poussé l'Organisation des Nations unies (ONU) à lancer une nouvelle alerte. Selon les statistiques, d'ici 2050, plus de 143 millions de personnes seront contraintes de se déplacer. Ainsi, 2 personnes sur 5 seront touchées par la dégradation des sols. En effet, le phénomène de la désertification transforme les terres fertiles et arables en véritables déserts totalement stériles, livrant leurs habitants à la malnutrition et, dans un stade plus avancé, à la famine. Ce phénomène qui constitue une catastrophe naturelle à long terme et un problème environnemental est amplifié par le réchauffement de la planète et par l'extension des activités humaines telles que l'irrigation, l'industrialisation, le tourisme et le surpâturage, notamment au Sahel. Ses effets qui résultent d'une dégradation lente des terres sont souvent confondus avec ceux des sécheresses, avec lesquelles elle interagit. Les dernières études ont démontré que 25% des terres de la planète sont menacées par la désertification sous les effets combinés de l'avancée du désert, la sécheresse et les activités de l'homme peu respectueuses de l'environnement. S'exprimant à cette occasion, le spécialiste de l'environnement et journaliste de la Chaîne 3, Hamid Belkessam, tire la sonnette d'alarme quant à l'impact désastreux de ce fléau sur la vie. Lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne 3, M. Belkessam a révélé que pas moins de 30 wilayas sont touchées par la désertification. «600 000 hectares sont déjà touchés, 30 millions d'hectares sont menacés, alors que 7 millions d'autres sont sérieusement menacés», a-t-il fait savoir. Dans le même sillage, l'orateur a assuré que les zones les plus touchées par cette catastrophe sont celles qui ne sont pas protégées par le manteau végétal. S'agissant de la désertification des bassins versants non protégés, l'intervenant a précisé que ce phénomène influe sérieusement sur la durée de vie de ces infrastructures vitales. «12 millions d'hectares ont été impactés par la désertification des barrages, particulièrement dans les zones montagneuses», a-t-il souligné. En outre, il a souligné l'existence de bon nombre de pratiques qui sont à même de protéger les terres nourricières, notamment le boisement. En effet, il y a lieu de préciser que le boisement contribue à protéger l'environnement d'une part, et lutter contre le changement climatique d'autre part. Car selon les experts, les arbres génèrent de l'oxygène et protègent le sol contre les rayons solaires en cas d'érosion ou de glissement de terrain. La DGF lance une large campagne de sensibilisation Pour sa part, la Direction générale des forêts (DGF) a organisé, hier, à travers plusieurs wilayas du pays, diverses activités en collaboration avec les structures socio-éducatives pour célébrer la journée mondiale de la lutte contre la désertification. En cette journée, des conférences, des débats et le lancement d'une grande campagne de sensibilisation ont été au programme. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser les gens sur les fonctions, les valeurs et les avantages des écosystèmes forestiers, du couvert végétal naturel ainsi que de bonnes pratiques agricoles en vue de les protéger durablement pour les générations futures. Pour cette année, la DGF s'engage aussi dans une campagne pour réhabiliter les terres dégradées, réinvestir dans les terres agricoles et exploiter leur potentiel massif de création d'emploi, et ce, pour parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres d'ici 2030. Par ailleurs, la journée internationale de lutte contre la désertification est célébrée dans le monde entier pour sensibiliser l'opinion publique aux défis de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse, mais aussi à la mise en œuvre de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par ces fléaux, signée en 1994, notamment en Afrique. Pour cette année, le slogan «La terre a de la valeur, investissez-y», a été retenu dans le but de démontrer l'importance des terres productives comme moyen de régénérer les économies, de créer des emplois et contribuer à la durabilité et la stabilité.