Alger a abrité le 8 septembre dernier une conférence africaine sur la désertification à travers laquelle le ministre de l'Agriculture, M. Rachid Benaïssa, a déploré une mobilisation internationale «insuffisante» contre le phénomène et a appelé les pays africains à coordonner leurs points de vue sur cette question. La réunion d'Alger est une rencontre préparatoire de la 10e Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (Cop10). Alger a abrité le 8 septembre dernier une conférence africaine sur la désertification à travers laquelle le ministre de l'Agriculture, M. Rachid Benaïssa, a déploré une mobilisation internationale «insuffisante» contre le phénomène et a appelé les pays africains à coordonner leurs points de vue sur cette question. La réunion d'Alger est une rencontre préparatoire de la 10e Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (Cop10). La désertification est considérée comme l'une des problématiques environnementales les plus préoccupantes du 21 siècle. Par désertification, les spécialistes et experts entendent une situation de dégradation des terres, liée au contexte socio-économique de l'utilisation des ressources naturelles au-delà de leur capacité de restauration, aggravée souvent par les fluctuations des conditions climatiques. Elle conduit à un déclin permanent des activités économiques, enracinant les populations locales les plus vulnérables dans la pauvreté et les poussant à un exode massif. Le phénomène touche environ 2 milliards de personnes dans le monde, mais l'Afrique est le continent le plus touché et le plus vulnérable par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse touche 40% de la population africaine, alors que 43% des terres productives sont exposées ou menacées, ce qui représente 70% de l'activité économique du continent. Le problème de désertification touche des territoires occupant 39,2 % du globe terrestre, soit environ 516.106 km de terres dégradées. Selon les experts, l'Afrique du nord renferme, à elle seule, une superficie de 486.106 km. Les causes remontent au 11e siècle suite à l'installation des tribus hilaliennes, introduisant un mode de vie pastoral, basé essentiellement sur l'élevage itinérant d'ovins et caprins. A ce contexte historique, sont venues s'ajouter des conjonctures socio-économiques, foncières et une sécheresse récurrente et persistante, accélérant les manifestations de la désertification des plus inquiétantes. Le fait marquant est principalement le recours à des pratiques abusives, tels que le surpâturage ou encore la mise en valeur des terres pastorales. La désertification, en Algérie, concerne essentiellement les steppes des régions arides et semi-arides qui ont toujours été l'espace privilégié de l'élevage ovin extensif. Selon des études ménées par des spécialistes, ces parcours naturels qui jouent un rôle fondamental dans l'économie agricole du pays sont soumis à des sécheresses récurrentes et à une pression anthropique croissante : surpâturage, exploitation de terres impropres aux cultures… Depuis plus d'une trentaine d'années, ils connaissent une dégradation de plus en plus accentuée de toutes les composantes de l'écosystème (flore, couvert végétal, sol et ses éléments, faune et son habitat). Cette dégradation des terres et la désertification qui en est le stade le plus avancé, se traduisent par la réduction du potentiel biologique et par la rupture des équilibres écologique et socio-économique. Depuis l'indépendance, l'Algérie s'est engagée dans la lutte contre ce phénomène. Les politiques de lutte contre la désertification ont été nombreuses et diversifiées. Des actions ont été entreprises par les autorités telles que « le Barrage Vert », les mises en place de coopératives pastorales, la promulgation du Code pastoral, des programmes de mises en valeur des terres (DGF, 2004). Selon les spécialistes, ces politiques n'ont donné que peu de résultats probants en raison de l'incapacité de l'administration à trouver des formules de participation des pasteurs et des agro-pasteurs à la gestion des parcours. Aujourd'hui, il semblerait que les actions du Haut Commissariat de la steppe (HCDS), en charge des programmes de développement de la steppe (intensification de l'offre fourragère par les mises en défens et les plantations pastorales, mobilisation des eaux superficielles, introduction d'énergies renouvelables), aient trouvé plus d'adhésion auprès de la population. Les bénéficiaires qui participent à ces projets deviennent plus conscients de l'intérêt de ces plantations et de ces mises en défens et seraient prêts à les développer et à les préserver. Ces projets étant, pour la plupart, financés par le Fonds de lutte contre la désertification et de développement du pastoralisme et de la steppe (FLDDPS). Les zones steppiques les plus touchées en Algérie Selon la Direction générale des Forêts (DGF), ce sont 30 wilayas qui sont menacées dont 8 dans les zones steppiques, 13 dans la région agropastorale et 9 wilayas sahariennes, soit 965 communes et 1.870 localités. Pis, les régions du sud-ouest du pays connaissent une dégradation plus avancée par rapport aux autres régions. Ces espaces potentiellement menacés font l'objet d'un vaste programme de prévention et de lutte contre la désertification, mené actuellement par la DGF dans le cadre de la politique du Renouveau rural. Les steppes algériennes, zones les plus touchées par la désertification, situées entre l'Atlas Tellien au Nord et l'Atlas Saharien au Sud (figure 1), couvrent une superficie globale de 20 millions d'hectares. Elles sont limitées au Nord par l'isohyète 400 mm qui coïncide avec l'extension des cultures céréalières en sec et au Sud, par l'isohyète 100 mm qui représente la limite méridionale de l'extension de l'alfa (Stipa tenacissima). Les étages bioclimatiques s'étalent du semi aride inférieur frais au supérieur frais. Ce zonage bioclimatique est actuellement en cours de révision par les chercheurs qui se penchent sur l'impact des changements climatiques et celui du processus de désertification sur ces limites Sur le plan écologique, les régions steppiques constituent un tampon entre l'Algérie côtière et l'Algérie saharienne dont elles limitent les influences climatiques négatives sur la première. Les sols steppiques sont caractérisés par la présence d'accumulation calcaire, la faible teneur en matière organique et une forte sensibilité à l'érosion et à la dégradation. Les ressources hydriques sont faibles, peu renouvelables, inégalement réparties et anarchiquement exploitées. Les points d'eau sont au nombre de 6.500 dont plus de 50% ne sont plus fonctionnels. Sur le plan humain, la croissance démographique des zones steppiques est plus forte que celle enregistrée dans le reste du pays. Cependant, les dernières actions prévues par le département de la DGF pour lutter contre la désertification portent sur l'extension et la réhabilitation du barrage vert sur 100.000 ha, la réhabilitation de la nappe alfatière, la protection des zones de parcours et le développement de l'agriculture saharienne autour des oasis. En outre, un vaste programme de lutte contre l'érosion à travers 34 bassins versants a été engagé. Il s'agit à ce niveau de planter sur une superficie de 3,5 millions d'hectares. Plus de 300 PPLCD sont en cours de réalisation dont 11.409 ha de plantations forestières dont 2.000 oliviers, 2.508 ha de plantations pastorales, 48.050 ha de mise en défense des parcours steppiques, 600 km de désenclavement, la réalisation de 75 points d'eau, de 24.400 mètres de canaux d'irrigation, et 445 unités solaires et éoliennes distribuées aux populations rurales. La désertification est considérée comme l'une des problématiques environnementales les plus préoccupantes du 21 siècle. Par désertification, les spécialistes et experts entendent une situation de dégradation des terres, liée au contexte socio-économique de l'utilisation des ressources naturelles au-delà de leur capacité de restauration, aggravée souvent par les fluctuations des conditions climatiques. Elle conduit à un déclin permanent des activités économiques, enracinant les populations locales les plus vulnérables dans la pauvreté et les poussant à un exode massif. Le phénomène touche environ 2 milliards de personnes dans le monde, mais l'Afrique est le continent le plus touché et le plus vulnérable par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse touche 40% de la population africaine, alors que 43% des terres productives sont exposées ou menacées, ce qui représente 70% de l'activité économique du continent. Le problème de désertification touche des territoires occupant 39,2 % du globe terrestre, soit environ 516.106 km de terres dégradées. Selon les experts, l'Afrique du nord renferme, à elle seule, une superficie de 486.106 km. Les causes remontent au 11e siècle suite à l'installation des tribus hilaliennes, introduisant un mode de vie pastoral, basé essentiellement sur l'élevage itinérant d'ovins et caprins. A ce contexte historique, sont venues s'ajouter des conjonctures socio-économiques, foncières et une sécheresse récurrente et persistante, accélérant les manifestations de la désertification des plus inquiétantes. Le fait marquant est principalement le recours à des pratiques abusives, tels que le surpâturage ou encore la mise en valeur des terres pastorales. La désertification, en Algérie, concerne essentiellement les steppes des régions arides et semi-arides qui ont toujours été l'espace privilégié de l'élevage ovin extensif. Selon des études ménées par des spécialistes, ces parcours naturels qui jouent un rôle fondamental dans l'économie agricole du pays sont soumis à des sécheresses récurrentes et à une pression anthropique croissante : surpâturage, exploitation de terres impropres aux cultures… Depuis plus d'une trentaine d'années, ils connaissent une dégradation de plus en plus accentuée de toutes les composantes de l'écosystème (flore, couvert végétal, sol et ses éléments, faune et son habitat). Cette dégradation des terres et la désertification qui en est le stade le plus avancé, se traduisent par la réduction du potentiel biologique et par la rupture des équilibres écologique et socio-économique. Depuis l'indépendance, l'Algérie s'est engagée dans la lutte contre ce phénomène. Les politiques de lutte contre la désertification ont été nombreuses et diversifiées. Des actions ont été entreprises par les autorités telles que « le Barrage Vert », les mises en place de coopératives pastorales, la promulgation du Code pastoral, des programmes de mises en valeur des terres (DGF, 2004). Selon les spécialistes, ces politiques n'ont donné que peu de résultats probants en raison de l'incapacité de l'administration à trouver des formules de participation des pasteurs et des agro-pasteurs à la gestion des parcours. Aujourd'hui, il semblerait que les actions du Haut Commissariat de la steppe (HCDS), en charge des programmes de développement de la steppe (intensification de l'offre fourragère par les mises en défens et les plantations pastorales, mobilisation des eaux superficielles, introduction d'énergies renouvelables), aient trouvé plus d'adhésion auprès de la population. Les bénéficiaires qui participent à ces projets deviennent plus conscients de l'intérêt de ces plantations et de ces mises en défens et seraient prêts à les développer et à les préserver. Ces projets étant, pour la plupart, financés par le Fonds de lutte contre la désertification et de développement du pastoralisme et de la steppe (FLDDPS). Les zones steppiques les plus touchées en Algérie Selon la Direction générale des Forêts (DGF), ce sont 30 wilayas qui sont menacées dont 8 dans les zones steppiques, 13 dans la région agropastorale et 9 wilayas sahariennes, soit 965 communes et 1.870 localités. Pis, les régions du sud-ouest du pays connaissent une dégradation plus avancée par rapport aux autres régions. Ces espaces potentiellement menacés font l'objet d'un vaste programme de prévention et de lutte contre la désertification, mené actuellement par la DGF dans le cadre de la politique du Renouveau rural. Les steppes algériennes, zones les plus touchées par la désertification, situées entre l'Atlas Tellien au Nord et l'Atlas Saharien au Sud (figure 1), couvrent une superficie globale de 20 millions d'hectares. Elles sont limitées au Nord par l'isohyète 400 mm qui coïncide avec l'extension des cultures céréalières en sec et au Sud, par l'isohyète 100 mm qui représente la limite méridionale de l'extension de l'alfa (Stipa tenacissima). Les étages bioclimatiques s'étalent du semi aride inférieur frais au supérieur frais. Ce zonage bioclimatique est actuellement en cours de révision par les chercheurs qui se penchent sur l'impact des changements climatiques et celui du processus de désertification sur ces limites Sur le plan écologique, les régions steppiques constituent un tampon entre l'Algérie côtière et l'Algérie saharienne dont elles limitent les influences climatiques négatives sur la première. Les sols steppiques sont caractérisés par la présence d'accumulation calcaire, la faible teneur en matière organique et une forte sensibilité à l'érosion et à la dégradation. Les ressources hydriques sont faibles, peu renouvelables, inégalement réparties et anarchiquement exploitées. Les points d'eau sont au nombre de 6.500 dont plus de 50% ne sont plus fonctionnels. Sur le plan humain, la croissance démographique des zones steppiques est plus forte que celle enregistrée dans le reste du pays. Cependant, les dernières actions prévues par le département de la DGF pour lutter contre la désertification portent sur l'extension et la réhabilitation du barrage vert sur 100.000 ha, la réhabilitation de la nappe alfatière, la protection des zones de parcours et le développement de l'agriculture saharienne autour des oasis. En outre, un vaste programme de lutte contre l'érosion à travers 34 bassins versants a été engagé. Il s'agit à ce niveau de planter sur une superficie de 3,5 millions d'hectares. Plus de 300 PPLCD sont en cours de réalisation dont 11.409 ha de plantations forestières dont 2.000 oliviers, 2.508 ha de plantations pastorales, 48.050 ha de mise en défense des parcours steppiques, 600 km de désenclavement, la réalisation de 75 points d'eau, de 24.400 mètres de canaux d'irrigation, et 445 unités solaires et éoliennes distribuées aux populations rurales.