C'est demain que sera célébrée la Journée mondiale de la lutte contre la désertification. En Algérie, c'est la wilaya d'El Bayadh qui est retenue cette année pour la célébration officielle de cette journée. L'Algérie , de par sa situation géographique et ses caractéristiques agro-climatiques est sérieusement menacée par le phénomène de la désertification. En effet, les régions arides et semi-arides risquent la disparition si la préservation de l'éco-système n'est pas assurée dans l'immédiat. C'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics ont opté, depuis quelques années déjà, pour la voie de l'action, en engageant une multitude d'actions préventives pour réduire, ne serait ce, que l'effet des facteurs favorisant la sécheresse et la désertification à travers, notamment, la mise en œuvre d'un plan national de reboisement. La désertification touche, en grande partie, la steppe , zone agro-sylvo-pastorale du pays. Dégradation des sols, absence de ressources hydriques et disparition progressive de toute forme de végétation concernent la quasi-totalité des zones steppiques, d'une superficie d'environ 32 millions d'hectares. La majeure partie des populations qui vit dans ces parcours steppiques tire ses ressources de la pratique de l'élevage ovin extensif, estimé à 15 millions de têtes. Ce qui a accentué, davantage, le phénomène du fait du surpâturage. Selon les données du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, "cette activité participe à hauteur de 35 à 40 % dans la production agricole nationale". Durant ces 20 dernières années, les activités d'élevage ont été abandonnées dans les principales zones de la steppe, eu égard à la dégradation très avancée des sols et des parcours. Aussi, le processus de désertification est accéléré par la sécheresse, engendrant une grande érosion des sols, l'écosystème steppique aidant puisqu'il est connu pour la fragilité de son équilibre. Dans le souci de lutter contre la désertification, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis en œuvre, dans une projection décennale, cinq mesures. Il s'agit d'un programme d'intensification pour la régénération des parcours à travers la mise en défense d'une superficie de 2 millions d'hectares par an et la plantation d'espèces fourragères et de la densification des points d'abreuvement du cheptel, dont l'objectif vise la réalisation de points d'eau pour une superficie de 1 500 hectares pour les zones steppiques et 5 000 hectares pour les zones présahariennes. L'expérience a déjà donné des résultats assez satisfaisants, notamment à Djelfa, Médéa et Laghouat. Il s'agit, également, de l'intensification de la production fourragère et de la réhabilitation de l'agriculture oasienne, ainsi que d'un programme de reboisement pour la reconstitution des massifs forestiers de l'Atlas saharien, sur une superficie de 3 millions d'hectares et de la consolidation des réalisations du projet "barrage vert". Une démarche assez ambitieuse , il faut le dire, qui peut donner d'autres résultats positifs. Par ailleurs, le phénomène de la désertification continue d'affecter d'autres régions dans le monde. Dans les estimations de l'ONU, " près de 3,6 millions d'hectares sont actuellement menacés de sécheresse ". Ces terres connaissent " une faible pluviométrie et des taux élevés d'évaporation, qui touchent près de 41% des terres arides au plan international, ces terres abritent près de 2 milliards d'habitants, qui vivent pour la plupart dans les pays pauvres ", a-t-on observé. Aujourd'hui , l'accent est mis sur " la valorisation et la protection de la biodiversité, notamment dans les régions sahariennes ".