Une grande légende du football national et africain s'est éteinte hier. Hacène Lalmas a tiré sa révérence à l'âge de 75 ans des suites d'une longue maladie. Hospitalisé à plusieurs reprises pour un AVC, le défunt n'a cette fois-ci pas résisté à une nouvelle et dernière attaque. Finalement, c'est la maladie qui a eu raison de celui qui terrorisait les défenseurs adverses sur un terrain de football durant les années 60 et 70, lorsqu'il portait à l'époque les couleurs du grand CR Belouizdad. Considéré par un grand nombre de techniciens et spécialistes de la balle ronde comme le plus grand joueur algérien de tous les temps, Ahcène, comme l'appelaient affectueusement ses intimes, a longtemps marqué de son empreinte l'histoire du football national et continental. Doté d'une technique hors normes et d'une intelligence de jeu à nulle autre pareille, Lalmas incarnait à son époque le footballeur moderne qui savait tout faire sur un terrain de football. Sa silhouette et sa démarche majestueuse sur le terrain rappelaient également pour ceux qui l'ont vu jouer, un certain Alfredo Di Stefano, la légende hispano-argentine du Real Madrid, récemment décédé. Né le 12 mars 1943 à Alger, il était issu d'une famille originaire d'Azzefoun. Il a commencé sa carrière à l'OM Ruisseau au lendemain de l'indépendance avant de rejoindre le club voisin, le CR Belcourt, l'actuel CR Belouizdad. En côtoyant d'autres joueurs exceptionnels comme les Kalem, Achour, Abrouk, Moha, Selmi et autres Chenane, il va contribuer à forger la légende du grand Chabab, un club avec lequel il a remporté quatre titres de championnat d'Algérie, (1965, 1966, 1969 et 1970), trois Coupes d'Algérie (1966, 1969 et 1970), et trois Coupes du Maghreb des clubs champions (1970,1971 et 1972). En 1973, il quittera le CRB pour jouer deux saisons au NAHD avant de mettre un terme à sa carrière de footballeur en 1976 à l'âge de 33 ans seulement. Lalmas a été également l'un des piliers de l'équipe nationale durant la période 1963-1974. Il compte d'ailleurs 42 sélections à son actif pour 14 buts inscrits. Ses remarquables prestations lors de la CAN 1968 en Ethiopie lui ont valu le titre de meilleur joueur de la compétition alors que les Verts n'avaient pas réussi pourtant à franchir le premier tour. Surnommé «el Kebch» pour sa capacité de cogner le ballon tel un bélier, à l'image de son légendaire but inscrit en 1964 au stade du 20-août en match amical face à l'URSS dans la cage du mythique gardien de but Lev Yachine, Lalmas laisse derrière lui un héritage sans égal. Le défunt sera inhumé aujourd'hui au cimetière de Garidi après la prière du Dohr. On se souviendra longtemps de lui comme l'un des plus grands monuments du football national. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons».