C'est une ville crasseuse aux oueds nauséabonds, nids de toute sorte de moustiques, aux plages squattées par une faune d'affairistes et aux centaines de décharges sauvages que le ministre du tourisme et de l'artisanat, Abdelkader Benmessaoud, a visité hier. Figurant parmi les régions à forte potentialité touristique, Béjaia reste cependant à la queue du train du développement de ce secteur. La journée du ministre, appelé à la rescousse par des autorités locales en mal d'imagination, fut de bout en bout une corvée où les inaugurations d'hôtels étaient au menu. Pas moins de huit hôtels, réceptionnés ou en projet, ont été inaugurés. Leur situation pour la majorité étant à la périphérie immédiate du chef-lieu de wilaya, ces structures venues doper les capacités d'accueil de la région témoignent si besoin est de la difficulté des pouvoirs publics de sortir du tourisme balnéaire. Abdelkader Benmessaoud a axé ses interventions sur la nécessité de développer d'autres formes de tourisme, comme le thermalisme. Les quatre stations thermales de la wilaya peinent à intéresser grand monde par manque d'une politique de modernisation des sites. Le ministre a appelé les investisseurs à s'intéresser davantage à cette forme de tourisme et a instruit tous les responsables à lever toute forme de blocage. Par ailleurs, le ministre a réitéré la volonté du gouvernement de mettre le cap sur la formation. «Les facteurs de la réussite de toute politique touristique résident dans une formation adaptée de personnels spécialisés» a insisté le ministre. Un volet faut-il le rappeler, qui a été au menu, au début du mois, de rencontres entre les ministères du tourisme et de l'artisanat, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et de la formation et de l'enseignement professionnels. L'unique hôtel étatique relevant de l'EGT-Est, les Hamadites en l'occurrence, en pleine phase de modernisation, a retenu l'attention du ministre auquel toutes les explications ont été données quant aux objectifs visés par cette rénovation. Le coût des travaux de modernisation de cet hôtel, oeuvre du célèbre architecte Fernand Pouillon, coûteront à l'Entreprise de Gestion Touristique de l'Est la bagatelle de 1,89 milliards DA. Un investissement qui vise à donner une dimension régionale à cet hôtel.