City et United, auteurs d'un départ en demi-teinte, s'affrontent dimanche (15h00 GMT) lors du toujours explosif derby de Manchester qui peut définitivement relancer le vainqueur et plomber le perdant après la 5e journée du championnat d'Angleterre. Avant le 166e opus de la série, on ne peut pas dire que les deux camps, ex aequo au pied du podium avec sept points, jouent des mécaniques malgré une belle entrée en matière en Ligue des champions à Plzen (3-0) pour le champion 2012 (City) et contre Leverkusen (4-2) pour celui de 2013 (United). Car avant cela, ils ont perdu des points en route et se retrouvent à un classement indigne de leurs ambitions. Pendant que City s'inclinait contre Cardiff et concédait le nul à Stoke, United en faisait ainsi de même contre Liverpool et Chelsea. "On a eu le plus dur départ de tous les prétendants alors on peut penser que notre total est correct. Après ce match, on aura joué contre deux ou trois de nos plus gros rivaux", a souligné justement David Moyes qui, comme son adversaire Manuel Pellegrini, va découvrir le derby. Au passage, le remplaçant d'Alex Ferguson n'a pas manqué de rappeler que, du temps d'Everton, il avait remporté neuf de ses 12 matches contre City. Malicieux, le néophyte chilien lui a alors répondu qu'avec Villarreal, il avait aussi des statistiques avantageuses contre les Toffees de Moyes, éliminés en barrage de C1 en 2005... "C'est impossible que Moyes n'ait pas la pression. Pas seulement parce qu'il succède à Ferguson, mais aussi parce qu'il s'agit de United", a poursuivi le technicien de City en tentant de déporter l'enjeu. Mais ce duel à l'Etihad Stadium, décisif et particulièrement disputé ces deux dernières saisons, arrive cependant trop tôt pour avoir la même importance. "Ca ne va pas déterminer la saison, mais c'est un gros choc", a ainsi minimisé l'attaquant des Red Devils Wayne Rooney... avant d'attiser le feu. "Et moi j'ai déjà marqué quelques buts contre City. City a gagné des titres récemment mais je pense que le plus gros match c'est contre Liverpool". Au pire moment pour City, l'Anglais de 27 ans est même redevenu un atout de poids pour son équipe. Car Rooney, en inscrivant un coup franc contre Crystal Palace puis un doublé européen vient d'atteindre le cap des 200 buts pour MU. Surtout, ses blessures de l'été, que ce soient celles, physiques, aux ischio-jambiers, ou celle à l'âme, nées de relations compliquées avec Moyes, semblent définitivement guéries et son duo avec Robin Van Persie promet. En face, Pellegrini peut de nouveau compter sur le stoppeur Vincent Kompany, un joueur important pour la vie du groupe, mais son problème du moment se situe plus dans la liaison entre le milieu et l'attaque et la quête d'équilibre avec le seul Yaya Touré comme vrai récupérateur. Alors que Dzeko et Negredo se battent pour évoluer aux côtés d'Agüero, le retour à point nommé du meneur David Silva pourrait l'aider à articuler ses lignes.