Inscrit en 2013 puis gelé, bien qu'il était encore en phase d'étude, en raison des restrictions budgétaires imposées par les chutes du prix de l'or noir, le projet du futur parc de loisirs de Harouza, sur les hauteurs de la ville de Tizi Ouzou, est remis au goût du jour. Depuis ces quelques derniers jours, on assiste à une véritable levée de boucliers. Les internautes se mobilisent pour dire non à la réalisation de ce projet dans un espace forestier, considéré comme le poumon de la capitale du Djurdjura, à savoir, la forêt de Harouza qui surplombe la ville des Genêts. Sur la toile, les internautes ont créé une page intitulé «forêt de Harouza, non au massacre de la forêt». Cette dernière suscite un vif intérêt des défenseurs de la nature, qui voient en la réalisation de ce parc une pure et simple agression de la nature, déjà malmenée partout. Ce projet, sous forme d'une forêt récréative, devait être réalisé dans la commune d'Aghribs en 2010, avant que l'ex-ministre de l'environnement, lors de sa dernière visite dans la wilaya, ne décide de le transférer au chef-lieu de wilaya, et plus précisément au niveau de la forêt de Harouza. Ce parc de loisirs et de détente, le premier du genre sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, devrait être bâti sur une superficie globale de 63 hectares, pour un budget de 15 milliards de centimes. Pour les habitants de Redjaouna, cette forêt représente tout. La semaine dernière, et alors qu'un incendie s'est déclaré à lisière de cette forêt, ces derniers se sont vite mobilisés, en se rendant aux abords et dans la forêt de Harouza, pour participer à la lutte contre un incendie, dont les flammes s'étaient rapprochés des habitations et de l'hôpital Belloua, du CHU Mohamed Nedir de Tizi Ouzou. Ils ont ainsi prêté main fortes aux agents de la protection civile, qui ont déployé une dizaine de grands camions pour lutter contre cet incendie. Bien que la Direction de l'environnement ait rassuré sur le respect des règles de l'environnement, en précisant que le cahier des charges tient compte tous les aspects inhérents à la question, entre autres, qu'il n'y aura pas de construction en béton, ni de coupe d'arbres, et qu'elle sera exclusivement constituée d'espaces boisés, des chalets en bois, des aires de jeu, des campings et des lieux de détente pour les citoyens, les habitants de Redjaouna voient ça d'un autre œil. C'est dire l'importance qu'accordent les habitants de ce grand village à cet espace forestier, qu'ils veulent préserver à tout prix. Rachid, entre autres, écrira sur la page facebook créée à l'effet de défendre la forêt de Harouza: «Je lance encore une énième fois, un appel à tous les habitants de la commune de Tizi Ouzou, de s'opposer et de faire barrage, à tous ceux qui veulent détruire la forêt de Harouza. Cette forêt c'est un patrimoine qui nous appartient, il faut le préserver coûte que coûte», et de d'ajouter «Il faut déposer plainte au niveau de la justice, faire une lettre ouverte de dénonciation sur les journaux, et faire appel au ministère de l'environnement. Il faut interpeller la présidence via les réseaux sociaux et les journaux. Disons stop à la destruction de la commune de Tizi-Ouzou et de la wilaya de Tizi-Ouzou». Même le P/APC actuel de Tizi-Ouzou, lors de son précédent mandat, avait affiché toute son opposition à la réalisation de cet espace. Bien après, son étude a été approuvée par la commission de wilaya, chargée de ce genre de projet. La commission de wilaya est présidée par le wali, et regroupe différents secteurs, à l'image de la DRAG, la conservation des forêts, les services de sécurité, la Protection civile... Six autres forêts récréatives en projet En plus de celle de Harouza, des études de réalisation de six forêts récréatives dans différentes localités de la wilaya, sont en voie de finalisation. Les six nouvelles forêts récréatives, en projet au niveau de la wilaya, seront réalisées dans différentes localités. Il s'agit de deux forets à Azazga, deux autres à Mizrana, une à Ait Aggouacha, et une autre à Yakourène. Pour ce qui est de la forêt récréative à Ait Aggouacha, d'une superficie de 6 hectares, l'étude est déjà finalisée par les services de l'APC, et celle de Yakourène est en passe d'être validée par la commission de wilaya. En plus de ces forêts récréatives, un autre projet peine toujours à voir le jour dans le secteur du tourisme, au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agit de l'aménagement des périmètres de repos et d'évasion, autour du barrage de Taksebt. Le périmètre à aménager est d'une superficie de 3 km2, situé sur les terres de la commune d'Ait Mahmoud, et sera constitué de chalets, de restaurants, d'aires de jeux pour les enfants, etc. Une fois mené à bon port, ce projet sera considéré, à juste titre, comme une véritable bouffée d'oxygène, pour les familles en quête d'endroits de repos et d'évasion. La beauté du site, sa proximité de la ville de Tizi- Ouzou, constitue un atout considérable pour lui conférer une importance capitale dans le développement secteur du tourisme de montagne. A côté, on citera aussi le non-lancement du programme d'aménagement des nouvelles zones d'expansion touristique en montagne, notamment celles d'Azrou n'Thu,r dans la commune d'Iferhounène, de Tizi Ouadjaboub à Bounouh, et de Yakourène. Ces nouvelles Zest attendent qu'elles soient créées par décret. Entre-temps, c'est le secteur du tourisme qui en pâtit d'avantage.