Après l'Allemagne, qui s'est entendue avec l'Algérie pour le rapatriement des migrants clandestins algériens, voilà que la France insiste sur l'aide financière à apporter à l'Algérie, pour endiguer les départs de migrants. En effet, le ministre de l'Intérieur français, Gérard Colomb, a estimé hier, dans un entretien accordé à L'Express, qu'il est nécessaire d'apporter une aide à l'Algérie et au Maroc, considérés comme des pays de transit, pour contenir les départs de migrants. Gérard Colomb a déclaré, que les autorités algériennes sont prêtes «à travailler avec nous» pour empêcher le départ, vers la France, des migrants subsahariens qui traversent les frontières algériennes. Le ministre français de l'Intérieur a abordé la question de la sécurisation des frontières, en affirmant que «sécuriser leurs frontières (de l'Algérie et du Maroc, ndlr) est compliqué et nécessite des financements. Nous devons les aider». M. Colomb a estimé que, même si les chiffres des migrants qui débarquent sont «sans commune mesure avec 2015», il a été constaté «une remontée ces derniers mois», particulièrement d'Espagne, en provenance du Maroc, où «le flux est préoccupant, avec 33.795 arrivants en huit mois, soit une hausse de 120%», a-t-il précisé, d'où la mobilisation de «deux compagnies de gendarmerie» à la frontière et «une vigilance accrue» dans la région des Pyrénées-Atlantiques, a-t-il ajouté. Paris représente la destination finale des migrants qui arrivent par l'Espagne, et «aujourd'hui, la difficulté, c'est que 50% de la demande d'asile se concentre sur la plaque parisienne», a souligné Gérard Collomb. Pour ce qui est des retours, ce dernier a signalé, pour 2018, une hausse de «20%», indiquant qu'il n'a pas «d'objectif chiffré» concernant la politique d'expulsion. 150 harraga depuis la fin août Dans les villes côtières algériennes, les départs de harraga vers l'Europe se poursuivent. Hier, dans la région d'El Tarf, une tentative d'embarquement clandestin a échoué. L'embarcation de six candidats à l'émigration a coulé. Grâce à l'intervention des gardes-côtes d'El-Tarf, les six individus ont pu être secourus et transférés vers l'hôpital d'El Kala. Avant-hier, ce sont deux tentatives d'embarquement clandestin qui ont été mises en échec dans l'Oranie. Quatorze candidats à l'émigration clandestines ont été arrêtés, au niveau de cap Blanc et des Andalouses, par la Gendarmerie nationale. Samedi dernier, 54 harraga ont été interceptés à Oran, parmi lesquels se trouvaient une femme enceinte et trois mineurs. Début septembre, les gardes-côtes ont intercepté des embarcations dans lesquelles se trouvaient 38 clandestins. Fin août, au large de Ghazaouet et d'Oran, les forces navales ont arrêté 38 harraga. Durant la nuit du 4 au 5 août 2018, 12 harraga ont été interceptés par les éléments des garde-côtes de la Marine nationale, au large de Larhat, à l'ouest de Tipasa. Agés entre 20 et 30 ans, parmi les 12 candidats à l'émigration clandestine, onze sont originaires de Gouraya, Tipasa, Hadjout, Attatba, M'sila, et le douzième est Marocain. Il est certain que tant que la météo le leur permettra, c'est-à-dire avant la période de l'hiver, les candidats à l'émigration clandestine tenteront de traverser la Méditerranée pour atteindre sa rive nord.