En effet, ça se confirme. Entre le discours officiel et la réalité sur le terrain, le creux est énorme. Les promesses des autorités quant à l'alimentation de la population de Chlef en eau potable 24h/24, ne sont que des mensonges. Pour preuve, de nombreuses communes : Chlef, Ouled Farès, Chettia, Sendjas, Oum Drou, Medjadja, Oued Sly et autres, sont privées d'eau depuis quatre jours. Ces perturbations, devenues malheureusement trop fréquentes, causent de sérieux désagréments aux habitants. Certains sont obligés d'acheter cette substance vitale à raison de 1.000 DA la citerne, d'autres font la queue devant les rares points d'eau. Malgré cette situation dramatique, les gestionnaires du secteur n'ont pas jugé utile de prévoir des dispositions particulières, notamment l'approvisionnement des populations au moyen de camions-citernes des collectivités locales. Et portant, la wilaya dispose d'une très grande station de dessalement d'eau de mer à Ténès d'une capacité de production de 200.000 m3 par jour et deux autres dans la commune de Beni Haoua et dans la commune de Oued Goussine d'une capacité de production de 5.000 m3 chacune ainsi que deux barrages, celui de Sidi Yacoub dans la commune d'Ouled Benabdelkader d'une capacité d'emmagasinement de 250 millions de m3 qui fait actuellement le plein et le barrage d'Oued Fodda d'une capacité de stockage estimée à 103 millions de m3 sans compter les dizaines de puits naturels éparpillés au niveau de la pleine de Cheliff. Les habitants estiment qu'avant la réalisation de SDEM en 2014, les responsables incombent la pénurie d'eau potable à la défectuosité du réseau de distribution, mais juste après la mise en service de la dite station, le réseau d'AEP a été totalement rénové et les pannes sont fréquentes que ce soit au niveau de la canalisation principale où au niveau des stations de pompages tout au long du trajet entre Ténès et Chlef sur une distance de 54 km. Pour l'Algérienne des eaux, la raison de la dernière pénurie qui a duré cinq jour n'est pas le manque dans les ressources en eau, mais une panne qui a touché la canalisation principale en provenance de la station de dessalement suite au glissement de terrain au niveau de la localité dite «Cinq palmiers» commune de Bouzeghaïa, dont les travaux de réparation sont en cours. C'est du moins ce qui est avancé par les gestionnaires du secteur pour expliquer les coupures récurrentes du précieux liquide. Mais des pannes se produisent aussi souvent sur les installations du barrage de Sidi Yacoub à chaque alimentation à partir de ce barrage. Du coup, des communes entières sont restées privées d'eau potable même du barrage pendant les cinq derniers jours. L'Etat a déboursé des enveloppes financières colossales pour l'amélioration de l'alimentation des citoyens en eau potable mais les responsables locaux ne sont pas en mesure de faire leur boulot bien comme il faut, estime un retraité de la ville de Chlef. Il a ajouté par : «pourquoi ces responsables nous ont promis l'eau 24h/24, j'en suis sûr qu'ils ont fait cette déclaration uniquement devant le ministre, mais la réalité est autre et la population paye les frais de la mauvaise gestion de ces responsables, qui normalement dans un Etat de droit qui se respecte, ces responsables en questions seraient déjà suspendus.» L'eau, ce produit vital source de désagréments et de fatigue ressentie par de nombreux foyers résidant dans diverses cités, incite, aujourd'hui à courir derrière les citernes tractables pour s'approvisionner de ce précieux liquide. Certains et ils sont eux aussi nombreux, préfèrent carrément se rabattre sur les bouteilles d'eau minérale pour éviter toute éventuelle contamination à l'origine des maladies à transmission hydrique. Ceux-là optent pour la palette de bouteilles d'eau qui demeure à leurs yeux plus sûre. Ils conservent en mémoire les cas de choléra enregistrés le mois dernier à Blida, Bouira et Tipaza ayant causé la mort à deux personnes. Ils sont également nombreux ceux qui n'ont pas d'autres choix que de compter uniquement sur leurs capacités musculaires pour transporter leurs bidons d'eau chez eux. Depuis le début de l'année en cours, Chlef souffre du manque d'eau, notamment les localités des communes enclavées.