Le moudjahid Ahmed Gadda, décédé dimanche soir, au centre hospitalo-universitaire CHU-Batna, est le dernier des 16 «bandits d'honneur» des Aurès, dirigés par le chahid Hocine Berrahaïl, est l'un auteursdes sursauts libérateurs du 1er novembre 1954, ont affirmé des compagnons du défunt. Né en 1927 au douar Zelatou, dans l'actuelle commune de T'kout, le défunt, «un des chefs des Aurès», avait rejoint, à l'âge de 14 ans, le groupe des 16 «bandits d'honneur» des Aurès, sous la direction de Hocine Berrahaïl, et avait intégré les rangs du mouvement nationaliste vers la fin des années 1940, a souligné El-Abed Rahmani, secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine, qui assure que Gadda fut aussi un des rares moudjahidine ayant été au courant de la date de déclenchement de la révolution libératrice. Il fut également, a ajouté Rahmani, un des militants recherchés, après la découverte de l'Organisation secrète, avec Amar Benaouda, Lakhdar Bentobal et Abdeslam Habachi, et membre du groupe chargé, la nuit du 1er novembre 1954, de mener des frappes contre des cibles coloniales dans la wilaya de Biskra. Dans une déclaration à l'APS, il y a quelques années, Ahmed Gadda avait évoqué les lettres de menaces qu'il livrait à des colons, et les contacts de Mustapha Benboulaïd avec le groupe des «bandits d'honneur», qui a refusé l'offre française de liquider Benboulaïd, et a préféré soutenir ses actions et participer activement aux préparatifs de déclenchement de la révolution. Condamné à mort par contumace, avec les autres membres de son groupe en 1950, Gadda avait pris part à la réunion historique de Legrine, qu'il a qualifié de «déterminante pour la révolution de novembre 1954».