Le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, est attendu en Algérie, le 6 décembre prochain, dans le cadre de sa tournée mondiale qui le conduira dans six pays arabes, entamée ce jeudi. C'est la chaîne TV saoudienne, Al Ekhbariya, qui en a fait l'annonce ce jeudi. Alors qu'officiellement, rien n'a filtré sur le programme de cette visite, son annonce a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Ben Salmane n'est vraisemblablement pas le bienvenu en Algérie. Au cœur de vive turbulence politique, après le meurtre du journaliste et opposant Saoudien, Jamal Khashoggi, à l'intérieur du consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, Ben Salmane est soupçonné d'avoir commandité cet assassinat. A cet effet, de nombreux appels au boycott ont été lancés par les internautes algériens. Le hashtag #MBS n'est pas le bienvenu, a été également lancé sur Tweeter. Une affaire qui a suscité l'attention du monde entier, au point de faire vaciller le trône à Riyad. Sur les réseaux sociaux, plusieurs commentaires ont expliqué que le prince BMS, cherche à se refaire une «légitimité» auprès des «frères arabes», en donnant sa version des tenants de cette affaire et, par là même, sauver son trône qu'il apprête à occuper, en dépit d'une grande opposition au sein même de la famille régnante. Les Algériens ont aussi critiqué la guerre menée par l'Arabie Saoudite et la coalition, depuis 2014, contre le Yémen. «Elle n'a mené qu'à la destruction du pays, à la famine et aux épidémies», a-t-on estimé. Une pétition a même été rapidement lancée pour dire «non à la visite de MBS, le prince Mohammad Ben Selman, au pays des 1.5 millions de martyrs». «L'objectif de ce voyage est de s'innocenter de graves faits dont les guerres… Et parce' qu'il n'est pas légitime, surtout pour représenter un pays qui a souvent montré de l'arrogance, même au temps de notre souffrance du terrorisme», a-t-on expliqué dans cette pétition lancée sur change.org. Sa visite intervient, également, dans un contexte économique un peu particulier, où les saoudiens sont «accusés» d'être derrière la chute vertigineuse des prix de pétrole, au cours de cette semaine. Et c'est Donald Trump, le président américain, qui l'a annoncé, alors qu'il saluait l'Arabie Saoudite pour ses efforts consentis pour faire chuter les prix du pétrole. Les Algériens reprochent donc à Al Saoud de s'être engagé, depuis Alger, à contribuer à la stabilisation des cours de l'or noir, qui avait atteint au cours de ces deux derniers mois la barre de 75 dollars. Tandis qu'en réalité, les saoudiens étaient derrière la baisse vertigineuse des prix des hydrocarbures, dernièrement. Ainsi, le prince héritier saoudien a entamé, ce jeudi, une vaste tournée internationale, à commencer par les Emirats Arabes Unis, avant de prendre part aussi au prochain sommet du G20, qui aura lieu cette année à Buenos Aires, en Argentine. Lors de cette tournée, BMS devrait visiter au moins trois pays maghrébins, notamment la Tunisie, la Mauritanie et l'Algérie.