Sans compter sa participation au cinéma et les rôles qu'elle avait tournés, Nawel Messaoudi jouit d'une carrière théâtrale de 17 années comme comédienne avec le Théâtre Régional de Batna. Durant son parcours, elle avait interprété une vingtaine de rôles, premiers et secondaires et a décroché le premier prix «Ali Maâchi» institué par le président de la République Abdelaziz Bouteflika en 2014. Le Temps d'Algérie l'a rencontrée et s'est entretenu avec elle. Sans ambages, ni vernis, elle a accepté de répondre à nos questions. Le Temps d'Algérie : Où est-ce que vous êtes passée ? Nous vous voyons plus ? Nawel Messaoudi : (Rires) Où est-ce que vous voulez que je sois ? Je suis ici. Je viens le matin au Théâtre Régional de Batna faire un tour pour voir s'il y a des nouvelles. Comme il n' y a rien à faire, je rentre chez moi. Nous attendons du nouveau et nous prenons notre mal en patience. Sincèrement, le théâtre est en train de reculer ces trois dernières années à l'image, d'ailleurs, des autres théâtres, des associations et des coopératives en Algérie. Il y a quelques années, il y avait pleinement d'activités. Maintenant il y a un semblant de récession qui est expliquée par moult raisons, essentiellement la récession économique que traverse le pays. L'activité théâtrale est au ralenti. Elle n'est plus comme, des années auparavant. Depuis quand vous n'êtes plus montée sur scène ? Depuis la pièce «El-Attab» (*La Panne) de l'écrivain suisse Friedrich Dürrenmatt, mise en scène par Faouzi Benbrahim, une production du Théâtre Régional de Batna de décembre 2017. Ce n'est pas bon pour le moral d'une comédienne ou d'un comédien de rester inactif pendant tout ce temps, à ne rien faire. Depuis, c'est le vide. Je ne suis pas distribuée. Nous sommes à la fin de l'année 2018, il n'y a rien. J'attends que les choses bougent, s'animent et s'activent pour le bien du théâtre dans la wilaya de Batna, pour rompre l'ère de l'endormissement, qui pourrait influencer négativement sur le théâtre et lui faire perdre son public. Croisons les doigts pour que le Théâtre Régional à Batna redevienne actif et dynamique comme ou mieux qu'avant. Vous avez commencé votre parcours de comédienne dans le théâtre pour enfants, voulez vous nous brosser un constat des lieux sur l'intérêt qu'on accorde à ce genre de théâtre ? Effectivement. Ma première pièce pour enfants jouée, avec le Théâtre Régional de Batna était «Nihayèt Thaleb», puisée des Fables de la Fontaine, mise en scène d'Oudjit Samir. A l'époque j'avais interprété plusieurs rôles à côté des comédiens Fouad Leboukh et Samir Oudjit. n C'était l'une des meilleures pièces que j'ai jouée dans ma vie. Elle était très bien réussie. Revenons à votre question portant sur l'intérêt que l'on accorde au théâtre pour enfants. Malheureusement, ces derniers temps, on accorde peu d'intérêt à la production du théâtre pour enfants. Et si production il y a, elle est confiée à des associations locales qui, parfois ne sont pas du tout spécialisées dans le domaine, alors que le théâtre pour enfants devrait bénéficier du meilleur texte, des meilleurs comédiens, du meilleur metteur en scène, du meilleur scénographe, sans parler des aménagements qui permettent de s'adapter à un public d'enfants. Comme le mentionne Stanislavski «Le théâtre pour enfants, c'est comme celui pour les adultes, mais mieux». Ce genre de théâtre devrait tenir compte aussi des conditions matérielles de la représentation : visibilité, écoute, confort, etc. Pour ce qui est du théâtre pour enfants, il y a beaucoup de choses à rattraper. J'ai joué environ dans une quinzaine de pièces et je sais ce qu'il est. Le théâtre pour enfants devrait avoir des similitudes avec que celui de l'adulte et encore mieux, avec des exigences de qualité. Bref ! Tout le monde est appelé à persévérer pour un théâtre pour enfants meilleur, parce le comédien et le spectateur de demain est l'enfant. Vous êtes sensible à l'art, en dehors du théâtre et du cinéma ? Comme vous savez, j'ai commencé par une formation de violoniste à l'Institut régional de formation musicale (IRFM) de Batna avant de venir au théâtre comme comédienne où j'ai joué dans la pièce précitée. Certes, j'aime toutes les formes d'arts, mais avec un penchant plus fort pour la musique, le théâtre et le cinéma.