La rencontre Gouvernement-walis a été marquée, cette année, par la présence de plusieurs partenaires. Le patronat, des syndicats, des universitaires, des chefs de daïras, des P/APW, des P/APC, ainsi que des associations de la société civile ont, donc, entendu les messages du chef d'Etat, hier. Il a pointé du doigt des «manœuvres malintentionnées qui guettent l'Algérie à l'approche de chaque scrutin». Il a également ciblé les «aventuriers qui propagent le désespoir pour détruire ce qui a été construit par toute une génération». C'est du lourd, comme entrée en matière de ce conclave. Et, y'a de quoi plancher sur ce qui coince dans les rouages, souvent grippés, des locomotives du pays. Les aventuriers et les manœuvriers malintentionnés étant avertis. C'est aux walis qu'incombe la nécessité de booster la gestion des affaires publiques, dans les territoires dont ils sont les sociétaires essentiels. De concert avec les pompeux et augustes délégués locaux, ces commis de l'Etat devront avoir une vision pragmatique. Cette vision, populaire ou pas, leur permettra d'enfourcher une autre mentalité économique. Et comme le chuchote notre bon sens proverbial, celui qui mangera avec le chacal ne pourra plus se lamenter, ensuite, avec le berger (…). Ainsi, les fondamentaux du développement local seront à l'abri des prédateurs et autres mercenaires, longtemps associés aux affaires publiques. A travers cette nouvelle mentalité, saine et sereine, la mission du wali n'aura que la valorisation optimale en ligne de mire. Le tourisme, l'agriculture, l'industrie et toute la panoplie de métiers, tant privés que publics, donneront de la valeur ajoutée. La qualité des prestations, couplée à l'acte administratif, générateur de plus-value et de créateur de richesse, c'est ça qui extirpera de leur piédestal les mentalités coriaces et givrées d'une bureaucratie crasse. Toute entreprise ne doit plus être otage de ces mentalités rétrogrades. Il est donc temps de changer de logiciel. En fait, le Code des collectivités locales se doit un lifting permanent. Par exemple, l'entreprenariat a besoin d'accompagnement, et non d'un mur de lamentations. Et ce n'est pas parce qu'il ose bousculer une administration, souvent tatillonne et frein aux initiatives, qu'il est à éviter. Le foncier, la matrice, l'âme d'un projet, ne se réduit pas à l'exclusivité d'un cadastre, ou d'une agence essoufflée par des lois et des règlements archaïques. Le monde bouge en apprivoisant la technologie. A l'ère du numérique, le temps perdu à glander, ou à quémander pour des permis et autres certificats, parait inconcevable. Il demeure donc attendu de ce conclave, une nouvelle dynamique des collectivités locales. Il ne s'agira pas de stagner en attendant que les radars d'Alger veuillent bien passer au vert. La décentralisation n'est pas un vain mot. Longtemps évoquée, elle est restée coquille vide, dès qu'il a fallu fructifier les champs, rallumer les hauts fourneaux, alimenter en eau les oasis, ou redorer les blasons terni d'une commune ou d'un douar. Certains politiciens en mal d'inspiration, se délectent de cette décentralisation improbable, selon eux. Et bien, aux walis de démontrer qu'ils ne sont plus des «walous». Ils ont là la possibilité de se requinquer et d'éclaircir des territoires brumeux, par des décennies de clientélisme ombrageux. Transparence et impartialité, sont désormais les mots-clés du devoir générationnel, qui les attend au tournant, tant local que national…