Trois morts et deux blessés. Temmar ordonne l'ouverture d'une enquête L'effondrement est survenu dans un chantier qui appartient à une société turque chargée de construire des logements AADL, vers 07h00 du matin, ensevelissant cinq personnes sous les décombres.Trois personnes sont décédées hier matin, et deux autres blessées, suite à l'effondrement d'une dalle en béton d'un chantier AADL au niveau de la commune de Rahmania, dans la wilaya d'Alger, selon les services de la Protection civile. Ces derniers se sont dépêchés sur les lieux pour offrir les soins nécessaires aux blessés, mais sur les cinq personnes qui ont été enfouies sous les décombres, trois ont succombé, alors que les deux autres ont été transférées à l'hôpital de Douéra. A l'origine du drame, l'effondrement d'une dalle au niveau de ce chantier de réalisation de 2000 logements de type AADL. Dans un premier temps, les éléments de la Protection civile ont réussi à sortir deux personnes, dont une était inconsciente. Les trois ouvriers restés ensevelis pendant plusieurs minutes ont été malheureusement retrouvés morts, a-t-on précisé. Selon les témoignages des ouvriers du chantier en question, ces derniers ont révélé que les victimes de cet accident sont deux ressortissants subsahariens et un Algérien. Interrogés sur les circonstances de ce drame, ces ouvriers ont mis en cause Gurbag Insaat, l'entreprise turque chargée de construire des logements AADL, qui détient plusieurs projets en Algérie. Les témoins ont souligné également qu'il y aurait eu quelques manquements en termes de sécurité de la part de cette dernière. «Il n'y a pas de contrôle. Les ingénieurs qui devaient s'assurer de la qualité du béton sont absents. Le coffrage de la dalle a été retiré avant que le béton ne sèche, soit avant 45h, ce qui a causé l'effondrement de la dalle», a-t-on affirmé. Suite à cet accident tragique, le ministre de l'Habitat, Abdelouahid Temmar, a rapidement annulé ses déplacements de la journée pour se rendre sur les lieux du drame. Le ministre, qui a changé tout son planning, s'est déplacé à Rahmania, pour s'enquérir personnellement de la situation. Constatant la gravité de l'accident, M.Temmar a regretté ce qui s'est passé, et a demandé l'ouverture d'une enquête afin de faire la lumière sur cette affaire, tout en demandant d'informer les familles des victimes. L'on se demande si les mesures de sécurité ont été respectées. En effet, ce genre d'accident relance le débat sur le respect de la sécurité des employés dans les chantiers de construction, notamment le rôle des services de contrôle et de suivi des chantiers de réalisation. Le manque de contrôle mis en cause De son côté, le président du Haut conseil arabe d'architecture, d'urbanisme et de développement des villes, Djamel Chorfi, a appelé les pouvoirs publics et le département de Temmar à sanctionner les responsables du chantier de Rahmania. Interrogé par nos soins, l'expert en architecture a déclaré qu'il incombait aux autorités compétentes d'instaurer un contrôle périodique au niveau des chantiers, afin de s'enquérir de la qualité et de l'avancement des travaux confiés à ces entreprises de construction étrangères. «Il faut situer les responsabilités, et l'enquête seule pourra définir les raisons de l'effondrement de cette bâtisse», a-t-il expliqué. L'expert a également pointé du doigt le manque de contrôle dans ces chantiers qui menacent la vie des travailleurs et des futurs résidents de ces logements. Notre interlocuteur a affirmé que plusieurs chantiers de construction de différentes formules de logement, confiés aux entreprises étrangères, notamment turques et chinoises, ne respectent pas les normes de construction et de sécurité. Pour lui, «les entreprises de bâtiment étrangères ont pour mission d'apporter un plus à l'entreprenariat en Algérie, mais nous constatons à chaque fois la médiocrité de la qualité de leur travail, ainsi que le retard dans la réalisation des constructions», a-t-il déploré.