Prévue initialement pour le 15 janvier dernier, la séance a fini par être reportée sans que les raisons du changement de dernière minute ne soient avancées. C'est aujourd'hui que seront installés les nouveaux membres du Conseil de la nation, lors d'une cérémonie prévue à 9 heures 30 minutes à la Chambre haute du Parlement. L'administration du Sénat avait informé dimanche, les nouveaux sénateurs issus des élections du 29 décembre dernier, en leur adressant des invitations. Cette installation intervient, faut-il le préciser, conformément aux dispositions de l'article 130, alinéa 1 de la Constitution, qui stipule que «la législature débute de plein droit le quinzième (15e) jour suivant la date de proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel». Pourtant, prévue initialement pour le 15 janvier dernier, la séance a fini par être reportée sans que les raisons du changement de dernière minute ne soient avancées. Depuis, c'est la confusion générale. Une polémique a été déclenchée autour des raisons ayant conduit à ce report. Certains ont alors avancé que la liste du tiers présidentiel n'aurait pas été finalisée, tandis que d'autres spéculaient sur la reconduction d'Abdelkader Bensalah, ou l'élection d'un nouveau président du Sénat qui n'aurait pas été tranchée. Ces zones d'ombre seront dissipées, en tout état de cause, aujourd'hui. La programmation de la séance d'installation des nouveaux sénateurs prouve que tout est fin prêt. Pour ce qui est du tiers présidentiel, rien n'a été dit officiellement. Mais certains sites d'information faisaient état, hier dans l'après-midi, d'une liste envoyée par le chef de l'Etat au Sénat. Bouteflika aurait ainsi reconduit une quinzaine de sénateurs, dont le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah du RND, et l'ancien secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. Les mêmes sources citent aussi le maintien d'El Hachemi Djiar, actuel chef du groupe du tiers présidentiel, contrairement aux anciens ministres, El Hadi Khaldi, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, et Boubekeur Benbouzid, de l'Education nationale qui, eux, auraient été sacrifiés. Quant à l'avenir d'Abdelkader Bensalah qui, d'après certaines indiscrétions, souffrirait de problèmes de santé, le suspense maintenu jusque-là prendra fin ce matin. Les sénateurs vont soit renouveler la confiance à Bensalah, et prolonger son règne qui dure à la tête du Sénat depuis 2002, soit élire un nouveau président parmi la majorité. Le FLN, qui a récupéré à l'occasion des élections sénatoriales du 29 décembre la majorité des sièges, aux dépens de son frère ennemi le RND, espère «légitimement» placer un de ses sénateurs au perchoir du Sénat. Surtout qu'il s'agit d'un poste clé, car la Loi fondamentale dispose dans son article 102, qu'en cas de vacance de la présidence de la République, c'est le président du Conseil de la nation qui assure l'intérim pendant 90 jours, le temps d'organiser une élection présidentielle. Cependant, par discipline, le FLN ne devra jamais s'opposer à la décision que prendra Bouteflika. Quel que soit son choix, les sénateurs de l'ex-parti unique l'appliqueront illico presto. Pour des observateurs, Bensalah a toutes les chances de garder son poste. Le fait qu'il soit chargé par le chef de l'Etat, de le représenter le 20 janvier dernier au 4e Sommet arabe du développement économique et social qui s'est tenu à Beyrouth, était un «signe de renouvellement de confiance», explique-t-on. Mais rien n'est sûr. Les résultats des dernières sénatoriales avaient donné le FLN comme vainqueur avec 32 sièges, suivi du RND (10 sièges), des indépendants (3 sièges), du FFS (2 sièges) et du Front El-Moustakbal (1 siège).