Le suspense autour de la présidence du Conseil de la nation, Sénat, durera au moins jusqu'au début de la semaine prochaine. La question est revenue avec insistance au-devant de la scène politique après les élections sénatoriales du 28 décembre 2006. Qui sera le prochain deuxième homme de l'Etat ? Abdelkader Bensalah, actuel président du Conseil de la nation et ex-président de l'APN, sera-t-il reconduit à la tête du Sénat ? En tout cas, le mandat de Abdelkader Bensalah comme président de la chambre Haute du Parlement est arrivé à terme, conformément à l'article 114 de la Constitution relatif au pouvoir législatif. Cet article stipule : « Le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du conseil », soit chaque 3 ans. Désigné par le président Bouteflika à la tête de cette chambre après le décès de Mohamed Chérif Messadia en été 2002, le sort de Abdelkader Bensalah dépend encore une fois de la décision du chef de l'Etat. Il ne pourra sauvegarder son poste que si le premier magistrat du pays le reconduit dans le tiers présidentiel, dont les 24 nouveaux membres seront désignés au début de la semaine prochaine. Cela, d'autant que le renouvellement partiel du tiers présidentiel intervient généralement dans les 10 jours suivant les élections des sénateurs au niveau des 48 wilayas. Cependant, Abdelkader Bensalah a de fortes chances du succéder à lui-même. La loi le permet. Contrairement aux sénateurs élus par les grands électeurs et qui devront quitter le Sénat après l'expiration de leur mandat (le mandat du sénateur dure 6 ans), ceux du tiers présidentiel peuvent être reconduits plusieurs fois. Ainsi, selon des observateurs, Abdelaziz Bouteflika « renouvellera sa confiance à ce responsable du RND pour conserver la stabilité des institutions et assurer la continuité ». Commis de l'Etat assidu, Abdelkader Bensalah a accompli, selon ses proches, un travail « parfait ». Ceci est valable, précise-t-on, « pour toutes les missions qui lui sont confiées, notamment celle de porte-parole de la Commission du dialogue national (CDN) en 1993 et la présidence du Conseil national de transition (CNT) en 1994 ». Mais, l'homme s'est distingué beaucoup plus, a-t-on ajouté, en 1997 lorsqu'il a présidé « la première assemblée nationale pluraliste » qui a regroupé tous les partis composant le paysage politique national (partis d'opposition, nationalistes et conservateurs). Son passage à la tête du Sénat est également salué par ses pairs du RND, qui veulent d'ores et déjà lui faire campagne. « Abdelkader Bensalah a su gérer les affaires de la deuxième chambre du Parlement. Tout le monde le dit, et nous le confirmons », nous a affirmé, hier, Miloud Chorfi, chargé de communication au RND, en soulignant que la décision finale revient au président de la République. Toutefois, le FLN, qui vient de surclasser le RND au niveau du Sénat en portant le nombre de ses sièges à 38, ne sera peut-être pas du même avis. Voulant faire main basse sur toutes les institutions, le FLN tentera peut-être d'imposer son candidat, même si Salah Goudjil, membre de l'instance exécutive de ce parti, s'est abstenu de faire des commentaires à ce sujet. « Cela relève des prérogatives du Président », nous a-t-il affirmé. Le jeu des coulisses aura le dernier mot. Le nom du futur président du Conseil de la nation sera connu certainement au début de la semaine prochaine avec la tenue de la première séance plénière qui sera consacrée à la confirmation de la qualité du sénateur, aux nouveaux élus et l'élection du deuxième homme de l'Etat.