La basilique Saint-Augustin à Annaba, ex-cité antique d'Hippone, a été inaugurée hier en présence de responsables algériens et français, au terme d'un chantier de plus de deux ans et demi qui a coûté près de cinq millions d'euros. Les travaux de restauration ont rendu à la basilique son éclat, a salué l'évêque de Constantine, Mgr Paul Desfarges, en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, représentant le président Abdelaziz Bouteflika à cette inauguration. L'édifice est «un symbole des liens entre les religions», a ajouté l'évêque, selon lequel la basilique doit rester «au service du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée». L'état de la basilique «était devenu inquiétant au début des années 2000», en raison notamment des infiltrations des eaux de pluie, a expliqué l'architecte chargé du chantier, Xavier David. La restauration lancée fin 2010 s'est achevée en juin 2013, a précisé l'architecte, qui avait déjà été le maître d'œuvre de la restauration achevée en 2010 de la basilique de Notre-Dame à Alger. Les autorités, des entreprises et des particuliers d'Algérie et de France ont contribué au financement des travaux de restauration. Parmi les donateurs, l'Allemagne mais également le pape émérite Benoît XVI à titre personnel. Les ambassadeurs en Algérie de la France, la Norvège, la Croatie, l'Allemagne, l'Italie, la Pologne, l'Espagne, la Finlande, le Cameroun, les Etats-Unis, l'Argentine, le Mexique et le chef de la délégation de l'Union européenne à Alger ont assisté à l'inauguration. La basilique, achevée en 1909 pendant la colonisation française, est dédiée au théologien Saint-Augustin (354-450), évêque d'Hippone, cité antique qui précéda Annaba. Avant sa restauration, la basilique, symbole d'échange entre l'Islam et le christianisme, était visitée chaque année par 18 000 touristes, chercheurs ou curieux, et près de 1000 pèlerins chrétiens.