Des dizaines de citoyens ont marché hier dans la ville de Laâziv (Naciria), dans la wilaya de Boumerdès, pour commémorer le double anniversaire du printemps bérbère et du printemps noir. Ils étaient des centaines à avoir arpenté les rues de cette ville de l'est de Boumerdès, pour rendre un vibrant hommage aux martyrs du printemps noir, où 128 jeunes ont été assassinés par des balles réelles de la gendarmerie nationale qui a maté la révolution. Plusieurs manifestations ont été observées à travers le pays, pour contester le pouvoir en place et réclamer la reconnaissance des droits élémentaires du peuple, de l'identité Amazigh et notamment de liberté. Les tenants du pouvoir en place ont répondu par la répression et maté la révolution de peuple. «Nous avons marché aujourd'hui pour rendre hommage aux martyrs du printemps berbère, et pour débusquer les manœuvres du pouvoir en place qui tente de diviser le peuple», lance Massinissa, un jeune lycéen qui a pris part à la manifestation. Drapé d'emblèmes amazighs et du drapeau national, ce jeune lycéen nous dira que le pouvoir vit ses derniers jours, et tente de faire dans la diversion pour régner. La procession humaine s'est ébranlée à partir du siège de l'APC pour sillonner les rues de la ville de Naciria, où les manifestants ont scandé des slogans anti-système, notamment : «Ulac smah ulac !», «pouvoir assassin !», «justice soit rendue, la Kabylie martyre !», «pouvoir dégage !». Des banderoles ont été déployées par les manifestants, sur lesquelles on pouvait lire : «Halte à la dictature !». Les manifestants se sont dispersés dans le calme avant d'appeler au départ du système en place.