Les manifestants ont observé, dans un premier temps, un sit-in à l'intérieur de la faculté des sciences avant d'aller, vers 13h, à l'extérieur. La marche n'a pas été empêchée par les forces de sécurité déployées en nombre important dans la périphérie. Les marcheurs revendiquaient «la reconnaissance de la composante berbère, l'inscription des dates du 20 Avril et 12 Janvier ‘‘journées nationales et fériées'' et la création d'un département de la littérature amazighe à l'université de Boumerdès». Ils ont sillonné l'artère principale de la ville en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place, tels que «A bas la dictature», «Oui à la liberté d'expression», «Où va l'Algérie ?», «Président handicapé». Les étudiants ont marqué une halte devant la cour de justice et ont observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la cause berbère. Les marcheurs se sont dispersés dans le calme après un sit-in devant le siège de la wilaya. Une autre action, presque similaire, a été également organisée pour la même cause à Dellys où une centaine de lycéens ont marché au centre-ville. La procession s'est ébranlée du lycée technique. Les élèves, dont la plupart sont issus de la commune voisine Afir, se disent très attachés à leurs culture et identité amazighes. «Notre action a été décidée de manière spontanée. Nous célébrons, chaque année, cette date hautement symbolique dans la région. Nous n'avons aucun penchant politique et nous luttons pour la reconnaissance de notre identité et l'officialisation de la langue amazighe», expliquent certains élèves. La marche s'est déroulée dans le calme et a vu la mobilisation d'un important dispositif de sécurité, déployé pour éviter tout débordement. Les lycéens ont emprunté le principal boulevard du chef-lieu en brandissant deux banderoles sur lesquelles ils ont écrit : «Merci Mouloud Mammeri», «Pour l'officialisation de tamazight». Sur leur parcours, ils ont observé des haltes devant le tribunal, la brigade de gendarmerie ainsi que le commissariat de la ville et devant lesquels ils ont scandé «Ulac smah, ulac!» et demandé que justice soit faite pour les 126 jeunes assassinés durant les événements du Printemps noirs en 2001.