Elu la veille à la tête du FLN, son nouveau secrétaire général, Mohamed Djemai, a tenu hier son premier point de presse, au siège du parti, à Alger. Depuis le début du mouvement populaire, le 22 février dernier, l'ex-parti unique est dans l'œil du cyclone. Sa direction contestée par le peuple en raison de son soutien «inconditionnel et engagé» à l'ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et tente de se racheter. Dans son allocution liminaire, Djemai a assuré que le FLN sera «dès aujourd'hui, du côté du peuple». Faisant le mea culpa du parti, l'orateur a demandé pardon au peuple, auquel il dit appartenir. «Lorsqu'on nous dit ‘'Dégage'', cela nous fait profondément mal. Il y a des Moudjahidine parmi nous qui pleurent, en entendant FLN Dégage», a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : «Nous acceptons les critiques et nous avons le courage de nous excuser sur nos erreurs». Revenant sur les accusations portant sur sa responsabilité par rapport à la crise actuelle, le nouveau SG du FLN a souligné que «les militants du parti sont eux aussi des enfants du peuple». S'adressant à la base militante, le nouveau SG du parti a appelé «à soutenir et à accompagner le mouvement populaire qui porte des revendications légitimes». A cet effet, il dira que «la révolte populaire a ébloui le monde entier», et que le peuple «aspire à construire et à édifier son pays et non pas à le détruire». «Le FLN est le noyau de la population, et les problèmes de la population sont les problèmes des militants du parti», a-t-il lancé. «Le FLN fait l'objet d'accusations provoquées par des erreurs involontaires dans la conduite et la gestion du parti», a-t-il expliqué. Et d'ajouter : «En tant que dirigeants, nous n'acceptions pas cette chose, mais c'était inévitable. Le FLN n'a jamais accepté l'erreur». Djemai a tenu à s'excuser auprès du peuple. «En mon nom et au nom des militants, des dirigeants, des moudjahidine et des travailleurs, nous demandons au peuple de nous excuser si on s'est mal comportés», a-t-il déclaré, dans un discours prononcé après son investiture. «Nous allons commencer un nouveau départ, et nous devons tirer des leçons de nos erreurs», a-t-il soutenu. Djemai a par la suite souligné que grâce au mouvement populaire, le FLN a pu restaurer sa légitimité. Mohamed Djemai a renouvelé son soutien à l'armée nationale populaire et à son chef, Ahmed Gaïd Salah. Il a, par la suite, prôné lui aussi un dialogue constructif pour sortir de la crise que traverse le pays. Djemai a également répondu à ceux qui l'accusent de faire partie du lobby de l'argent au FLN, appelé communément «chkara». A la question si le FLN prendra part à la prochaine élection présidentielle, Djemai, sans exclure l'option participative, s'est limité à annoncer que la question sera abordée au moment opportun, sans donner plus de détails. Il a saisi l'occasion pour annoncer que le FLN tiendra samedi prochain, une rencontre avec les mouhafedh et les membres du bureau politique du parti, pour l'organisation d'une conférence portant sur l'échange de points de vue sur l'avenir du parti. A rappeler que Mohamed Djemai a été élu mardi, nouveau secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), au terme d'une assez houleuse session extraordinaire du Comité central du parti, au Centre international des conférences (CIC), à Alger. Djemai a obtenu 223 voix, suivi de Djamel Benhamouda (126), Said Bouhadja (35) et Mustapha Maazouzi (18). Le nombre de votants a été de 418.