Le parti du FLN, présidé par l'oligarque Mohamed Djemai, est de plus en plus détestable à Mascara. En ce 17e vendredi de mobilisation populaire, les manifestants, très nombreux et bien organisés, afin d'exprimer leur rejet de ce parti et ses élus, ont observé une halte devant le siège de la mouhafadha du FLN, sis à la rue 1er novembre. Sur les lieux, d'une même voix, les marcheurs drapés dans l'emblème national et munis de banderoles ont scandés des slogans hostiles à ce parti : «FLN dégage», «Pas du dialogue avec le FLN» et «FLN hizb elissaba (FLN parti de la bande).» Devant les regards des policiers en civile, les citoyens engagés dans le Hirak expriment leur colère contre les manouvres des dirigeants et autres élus de ce parti qui refusent de s'éclipser. «Des dirigeants de ce parti et beaucoup d'autres élus font dans la provocation. À Mascara, certains élus du FLN et du RND, sur leurs pages de Facebook, ne cessent de déverser leur haine envers le mouvement populaire et ses militants», relate un jeune marcheur. Tandis qu'un autre s'exclame : «Nous sommes ici, devant le siège du FLN, pour réclamer le départ pur et simple de tous les élus qui ont failli à leur missions et trahi la confiance du peuple. La dissolution de toutes les assemblées élus et la réhabilitation du FLN historique, sa restitution au peuple algérien et sa mise au musée sont parmi les revendications légitimes de la population. Pis encore, ce Djemai, l'actuel SG du FLN qui a fait fortune notamment dans le friperie, n'honore pas le FLN historique.» Même le RND n'a pas échappé aux slogans des manifestants qui fêtaient joyeusement la mise en détention, mercredi 12 juin, de leur secrétaire général, Ahmed Ouyahia. «En espérant aussi voir Amar Ghoul (le SG du parti TAJ), Ouled Abbes et Saidani (tous les deux des ex-SG du FLN), Sidi Said (patron de l'UGTA) et tous ceux qui ont pillé les richesses du pays subissent le même sort que leur amis de l'alliance présidentielle et prennent place à la prison d'El Harrach», commente un jeune marcheur. Par ailleurs, la sortie de l'ancien député FLNiste, actuellement membre de l'APW de Mascara, Habibi Abderrahmane, en dénonçant sur sa page Facebook «l'existence d'une bande qui a la main mise sur l'APW» a fait réagir la population locale. Au cours de la marche, de nombreuses voix se sont élevées pour demander que des enquêtes soient ouvertes sur les différentes affaires de corruption et de détournement notamment du foncier agricole, industriel et immobilier.