Le clasico entre le FC Barcelone et le Real Madrid, empoisonné par une ambiance irrespirable sous l'ère Guardiola-Mourinho, retrouve un nouveau souffle samedi pour la 10e journée du Championnat d'Espagne, même si le public devrait encore être tenu en haleine par deux habitués, Messi et Ronaldo. Nombre d'acteurs ont changé, l'atmosphère s'est allégée, mais les enjeux subsistent pour le premier choc entre le Barça de Gerardo Martino et le Real de Carlo Ancelotti. Barcelone, leader invaincu de la Liga avec trois points d'avance sur le Real (3e), peut reléguer son grand rival à six longueurs en cas de succès samedi en fin d'après midi au Camp Nou (16h00 GMT). Les Catalans avaient signé un sans-faute lors des huit premières journées avant que leur élan ne retombe, avec deux nuls consécutifs contre Osasuna (0-0) en Liga et face au Milan AC (1-1) en Ligue des champions. Quant aux Madrilènes, en plein doute début octobre, ils ont retrouvé des vertus collectives en signant deux succès prometteurs contre Malaga (2-0) puis la Juventus Turin (2-1). Invaincus depuis cinq rencontres face aux Catalans, les Merengues ont en outre l'occasion samedi de revenir à leur hauteur au classement. "Tout le monde pense que Barcelone est favori, mais pour nous ce n'est pas une mauvaise chose", a souri Carlo Ancelotti vendredi en conférence de presse. "La clé, comme je l'ai dit, est d'avoir le courage et la personnalité de jouer au football, et pas seulement de défendre et d'attendre. Le caractère, c'est d'aller à Barcelone et d'essayer de jouer au football." Neymar-Bale en bizuts Si Ancelotti et Martino s'apprêtent à vivre leur premier clasico, les deux techniciens ont connu au cours de leurs carrières des derbys à la pression comparable, que ce soit les duels Milan AC-Inter pour l'Italien ou bien les chocs Newell's Old Boys-Rosario Central pour l'Argentin. Ils savent aussi toute la crispation et l'animosité qui ont accompagné les Barça-Real lorsque Pep Guardiola (2008-2012) puis Tito Vilanova (2012-2013) dirigeaient les Catalans et José Mourinho les Madrilènes (2010-2013). Après 17 confrontations entre les deux clubs sur les trois dernières saisons, le climat semble un peu plus apaisé, même si la ferveur demeure, comme le souligne l'attaquant brésilien Neymar, qui va découvrir le match au sommet du football espagnol. "C'est le match auquel tout joueur veut prendre part et montrer son meilleur football. Ce sera mon premier clasico et je veux faire de grands débuts, de préférence avec une victoire", a expliqué la recrue-vedette barcelonaise lors d'un entretien avec Barça TV. Neymar et Gareth Bale devraient être les deux principaux bizuts sur le terrain. Ancelotti a d'ailleurs laissé entendre vendredi que le Gallois, acheté à Tottenham pour 91 millions d'euros selon le Real, était prêt à débuter, sans confirmer qu'il serait titulaire. Mais une fois encore, c'est surtout pour le duel entre l'Argentin Lionel Messi et le Portugais Cristiano Ronaldo que le Camp Nou retient son souffle. Le lutin barcelonais a signé 12 buts en 11 matches cette saison. Auteur de 18 buts dans le clasico depuis 2005, soit autant que l'emblématique Alfredo Di Stéfano, il peut devenir l'unique meilleur buteur de l'histoire de ces confrontations s'il marque à nouveau samedi. Quant à "CR7", il reste sur 15 buts en 12 rencontres et sa bonne forme fait craindre le pire à la défense barcelonaise. Et si ce clasico accouche d'un nul, il y aura tout de même un vainqueur: l'Atletico Madrid, deuxième à un point et trouble-fête du traditionnel bras de fer entre les deux géants, pourrait en profiter dimanche soir pour prendre seul les commandes s'il bat le Betis Séville (20h00 GMT). Décidemment, la Liga a bel et bien changé d'air. Varane possible Le défenseur Raphaël Varane a une "réelle possibilité" de jouer, a dit vendredi l'entraîneur du Real, Carlo Ancelotti, sans confirmer si Gareth Bale ou Karim Benzema seraient titulaires. Son homologue barcelonais Gerardo Martino a indiqué pour sa part que Gerard Piqué, qui a souffert cette semaine d'un problème aux ischio-jambiers, était rétabli et "en condition de jouer" mais il n'a pas indiqué qui de Piqué, Javier Mascherano ou le revenant Carles Puyol seraient alignés en défense centrale. "Je sais clairement depuis plusieurs jours déjà quelle est l'équipe qui doit jouer demain", a dit le technicien argentin du Barça sans vouloir détailler la composition prévue.