Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué samedi à Bamako que l'Algérie a apporté une contribution "significative" à la résolution de la crise au Mali, tant au plan de soutien logistique que celui d'aide au développement. "Pendant la crise malienne, l'Algérie était profondément engagée dans des actions de coopération avec les forces armées du Mali et, par la suite, dans l'effort qui a été fait pour la remise à niveau de ces forces armées. Nous étions également très présents, bien que de manière discrète, dans la formation de cadres militaires maliens dans différentes spécialités et cela ne s'est jamais interrompu", a souligné M. Lamamra dans un point de presse organisé au siège de l'ambassade d'Algérie à Bamako, en marge de sa visite de travail et d'amitié dans ce pays. Il a ajouté que l'Algérie a apporté une "contribution qui n'était pas ni mineure, ni accessoire, mais elle était significative". "Le fait pour nous de participer à la formation, à l'équipement et à l'opérationnalisation d'un certain nombre d'unités des forces armées des trois pays du champ (Mali, Mauritanie, Niger) est à la fois un devoir et un investissement sur la sécurité collective", a-t-il insisté. Aujourd'hui, a-t-il dit, " il faut regarder vers l'avenir et bâtir une vision commune basée sur la confiance mutuelle qui existe entre nos deux pays. Il s'agit également de consolider le front interne à travers la réconciliation nationale qui mettra le Mali à l'abris des ingérences et interférences". L'Algérie qui n'a pas d'autre intérêt que celui de voir un Mali stable dans son voisinage immédiat," ne ménagera aucun effort pour renforcer cette orientation ", a-t-il assuré. Relations algéro-maliennes :" excellentes et prometteuses" Au sujet des relations algéro-maliennes, M. Lamamra les a qualifiées d' "excellentes" et de "prometteuses", dans la mesure où il s'agit de deux pays " qui appartiennent à un même espace sahélo-saharien ", a-t-il précisé. Il a rappelé que le président Bouteflika a été un "acteur principal de cette communion profonde entre les deux peuples algérien et malien à la fin des années 1950 et début des années 1960", ajoutant que dans la mémoire collective de l'Algérie, le Mali a "une place particulière". "Ma visite au Mali vient à point nommé pour voir ce qu'il est nécessaire d'entreprendre entre Algériens et Maliens, mais également en tant que composante importante de cet espace sahélo-saharien. Il s'agit aussi de voir ensemble les conditions dans lesquelles nous pouvons projeter notre relation bilatérale au moment où la communauté internationale se mobilise sur la problématique du Sahel avec notamment la stratégie intégrée des Nations Unies pour le développement du Sahel et la prochaine visite au Mali du secrétaire général de l'ONU, du président de la Banque mondiale et de la présidente de la Commission de l'Union africaine", a-t-il poursuivi. Le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, par la même occasion, la tenue, le 5 novembre prochain à Bamako d'une importante réunion sur le Mali et le Sahel et qui sera l'occasion pour les pays de la région de " réaffirmer leur position en tant que principaux acteurs dans la restauration de la paix et de la sécurité, ainsi qu'aux efforts de développement dans leur région avec l'aide de la communauté internationale". "En somme, le moment est venu, à la faveur des changements intervenus au Mali, d'aller de l'avant dans la consolidation des acquis démocratiques, sécuritaires et de développement", a-t-il soutenu. M. Lamamra a rappelé à cet égard que le président Bouteflika "considère que nous devons renforcer nos capacités pour se mettre en position d'influencer le cours des événements en fonction de nos principes, de nos objectifs et de nos préoccupations et de la même manière, au côté de ce renforcement, il y a lieu d'envisager un partenariat le plus large possible en termes de formation et de mise à niveau de nos instruments d'intervention". "Une tempête dans un verre d'eau" Interrogé au sujet de ce qui a été rapporté par une certaine presse sur les relations algéro-maliennes après que le roi du Maroc, Mohamed VI, eut assisté, en tant qu'invité d'honneur, à la cérémonie d'investiture du président malien Ibrahim Boubacar Keita, M. Lamamra a déclaré que "certains médias se sont arrangés, avec l'art consommé du sensationnel, pour créer une tempête dans un verre d'eau " ajoutant que "dans cette région saharienne, si avide en ressources hydriques, je crois que cela pouvait être, pendant un court moment, à la mode, mais cette mode devrait maintenant être dépassée".