À 25 ans, Fiston a déjà connu plusieurs pays dont le Rwanda, l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Irak et l'Algérie. En Egypte, le footballeur burundais Fiston Abdul Razak a vécu son premier match d'une phase finale de CAN face au Nigeria avant celui contre Madagascarl le jeudi 27 juin. Si les Hirondelles se sont inclinées 1-0 contre les Nigérians, l'attaquant de la JS Kabylie reste confiant quant à la suite du parcours. Rencontre avec un globe-trotter du foot et chouchou des supporters du Burundi. Fiston Abdul Razak est un garçon qui aime les défis. Avant le début de la Coupe d'Afrique des nations, il assurait que le Nigeria était prenable pour la première rencontre du groupe B, qui était aussi le tout premier match du Burundi en CAN. Si les Hirondelles se sont finalement inclinées, le match fut un sacré casse-tête pour les Super Eagles. D'ailleurs, le coach du Nigeria, Gernot Rohr, a félicité les Burundais, avouant avoir souffert sur le banc. Globe-trotter du foot Fiston Abdul Razak, globe-trotter du foot et chouchou des supporters des Hirondelles, se nourrit de son expérience. Le joueur de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK, Tizi Ouzou), deuxième meilleur buteur des éliminatoires de la CAN 2019, a pas mal roulé sa bosse. À 25 ans, il a déjà connu plusieurs pays dont le Rwanda, l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Irak et l'Algérie, donc. Tout va bien pour celui qui profite pour l'instant à fond de ce séjour en Egypte. « Nous sommes un petit pays, pas très connu, et sous-estimé. Dans notre poule, on disait toujours que c'était le Mali et le Gabon qui seraient qualifiés. Mais au final, on est là », dit-il en souriant. « Face au Nigeria, tout le monde pensait que l'on allait prendre cinq buts ! Mais on a rivalisé », commente-t-il. Si Fiston Abdul Razak est présent à Alexandrie, c'est parce qu'il « donne tout ». Il faut dire qu'il est toujours en mouvement, ne rechigne jamais à redoubler d'efforts pour faire parler sa vivacité et trouver le fond des filets. Il est aussi capable de défendre pour ce Burundi invaincu en phase de qualification. « C'est un battant, un joueur important pour nous », raconte son coéquipier et ami Saido Berahinno. Depuis ses premiers pas à Bujumbura, où il est né, jusqu'au championnat algérien où il évolue actuellement, la progression de ce joueur atypique du Burundi est constante. S'il a commencé le football dans la rue avec les copains, il a franchi un palier décisif en 2009, lorsqu'il a signaé au Lydia Ludic Burundi Académic FC (LLB Academic). Le rêve européen au bout des pieds « Il y a plein de bons joueurs à cette CAN, mais je ne veux pas trop regarder. Moi aussi j'ai deux pieds et deux jambes et je ne dois pas trembler », avance cet aventurier du football aux cheveux parfois décolorés, qui rêve d'un contrat en Europe. « J'ai de l'expérience et c'est peut-être le moment pour changer. Mais je dois le montrer sur le terrain lors de cette CAN. En 2020, j'aimerais être en Europe. Je sais que je peux y arriver. » Fiston Abdul Razak compte 16 buts en 36 sélections. Lors de la cinquième journée des éliminatoires, il avait inscrit un quadruplé face au Soudan du Sud, dont trois buts dans le dernier quart d'heure. C'était l'état de grâce, pour celui que l'on surnomme désormais « 4G ». « Maintenant, je voudrais être 5G ! », lance le garçon dans un éclat de rire. « Il y a encore deux matches et il ne faut pas baisser la tête », avouait-il à l'issue de la rencontre perdue face au Nigeria. Fiston Abdul Razak, obsédé par le but, fait partie de ces gens qui n'abandonnent jamais. Au point de tenir face à ses parents, qui ne voulaient pas entendre parler de football et qui lui conseillaient de faire des études.