Alain Geiger a été «remercié». Il faut dire que cela lui pendait au nez depuis pas mal de temps déjà, lui, à qui tout le monde reprochait d'avoir dénaturé le jeu du Mouloudia et plus particulièrement celui qu'avait instauré Djamel Menad quelques mois avant lui. L'entraineur suisse aura finalement tenu onze journées avant qu'on se rende compte de ses limites dans la capacité de gérer un groupe et c'est ainsi que le conseil d'administration a décidé de le limoger pour insuffisance de résultats mais en prenant le soin d'y mettre les formes puisque Geiger s'en va à l'amiable et même plus que ça puisqu'on laisse entendre qu'il percevra trois mois de salaire en guise d'indemnité de départ, soit un sacré pactole. On a laissé entendre qu'il serait suivi dans son départ de Mohamed Mihoubi, son adjoint, auquel on aurait proposé par politesse un poste de technicien au niveau des jeunes. D'ailleurs, Mihoubi devait rencontrer, hier, au siège d'El Achour les responsables du club pour connaître son destin au sein du Mouloudia en pleine éruption. Ce qui est officiel pour le moment, c'est que Kamel Kaci Saïd assurera l'intérim et cela ne tombe pas trop mal puisque le championnat observera une trêve pendant que l'équipe nationale jouera son match de barrages face au Burkina Faso. Nabil Maaloul est-il l'homme de la situation ? En fait, aussitôt le limogeage de Geiger annoncé, le public mouloudéen s'est aussitôt branché sur les nouvelles de son successeur. Et c'est donc sans aucune transition que les noms d'entraîneurs susceptibles de prendre sa place se sont mis à fuser comme pour nous conforter dans la thèse que le départ de Geiger n'était peut-être pas aussi inopiné que ça. Surtout lorsqu'on apprend que celui qui tient le plus la corde est le Tunisien Nabil Maaloul. Et la nouvelle répandue révélait aussi des intermédiaires obscurs qui seraient en cheville avec certains décideurs mouloudéens. La rumeur mouloudéene, qui n'est pas toujours mal informée, parle d'un ancien entraîneur de l'équipe nationale et d'un journaliste qui lui serait proche. Deux acteurs, dit-on, influents et qui seraient bien introduits pour imposer le coach tunisien qui est loin de faire l'unanimité au sein de la famille mouloudéene. En effet, l'ex-international de l'équipe de Tunisie, qui a successivement fait chou blanc avec l'ES Tunis et l'Equipe nationale de Tunisie, où il a subi l'affront le plus humiliant face au Cap Vert, aurait-il les capacités de redresser la barre au Mouloudia ? Rien n'est moins sûr et c'est sans doute ce qui l'a poussé à prendre un temps de réflexion comme il l'a déclaré dimanche soir. Les autres pistes sont Faruk Hadzibezic, l'ex-international bosnien, et Robert Nouzaret, le charismatique ex-coach mouloudéen qui a laissé une image très appréciable lors de son passage au vieux club algérois. Ces deux techniciens feraient évidemment plus l'affaire pour les Mouloudéens auxquels le président Boumella a promis un entraîneur d'envergure. «On choisira ce qu'il y a de mieux pour un grand club comme le MCA», a-t-il dit à ce propos. En tout cas, la décision est imminente d'ici la fin de cette semaine.