Le FC Barcelone, leader du Championnat d'Espagne, a connu dimanche sur la pelouse de l'Athletic Bilbao sa deuxième défaite de la semaine et de la saison (1-0), plongé dans le doute par une valeureuse équipe basque en clôture de la 15e journée. Le ressort est cassé: c'est la première défaite de la saison du Barça en Liga et la première fois depuis avril 2012 que le club blaugrana, qui s'est incliné sur un but d'Iker Muniain (70), enchaîne deux défaites consécutives. Les Catalans, toujours privés de la star Lionel Messi et du gardien Victor Valdes blessés, ne conservent leur première place au classement qu'à la faveur d'une meilleure différence de but sur l'Atletico Madrid, victorieux à Elche samedi (2-0). Surtout, leur revers permet au Real Madrid, troisième avec 37 points et large vainqueur de Valladolid (4-0) samedi soir, de revenir à trois longueurs au classement. Pour l'entraîneur barcelonais Gerardo Martino, ce déplacement à Bilbao avait valeur de test après la défaite concédée mardi contre l'Ajax d'Amsterdam en Ligue des champions (2-1). L'Argentin avait prévenu: ce match devait permettre d'en savoir plus sur le véritable niveau de son Barça. Et le cauchemar s'est répété: les Catalans se sont heurtés sur la pelouse de l'Athletic au même type d'opposition que contre l'Ajax, avec un adversaire pressant très haut et mettant beaucoup d'intensité pour tenter d'étouffer le jeu de passe blaugrana. Pris à la gorge, le Barça a surtout joué en contre-attaque (et donc à contre-emploi) en première période. Multipliant les longues ouvertures dans le dos de la défense, Barcelone aurait pu marquer sur une frappe à bout portant de Neymar si le gardien de Bilbao Gorka Iraizoz n'avait pas sorti la balle d'une claquette réflexe (12). Le calvaire de Neymar Mais l'attaquant brésilien de Barcelone a vécu un calvaire en terre basque et trouvé moins d'espaces dans la défense en l'absence de Messi: peinant à s'extraire du marquage adverse, handicapé par des glissades à répétition avant un changement de crampons, finalement averti pour une faute évitable. Le joueur de 21 ans a bien cru avoir fait la différence à la 57e minute lorsque, filant seul au but, il a été bousculé à l'entrée de la surface par Ander Iturraspe. Mais l'arbitre n'a sorti qu'un carton jaune à l'encontre du Basque malgré les protestations des Catalans qui réclamaient son expulsion. Quant au coup franc frappé dans la foulée par Neymar, il est passé de peu à côté. A l'inverse, l'Athletic a montré de belles intentions dans le jeu, même s'il a clairement péché dans la finition sur la pelouse de son nouveau stade de San Mames, où il est toujours invaincu depuis l'inauguration de l'enceinte en septembre. Le club basque a cru avoir raté sa chance lorsque, sur un centre détourné par la défense catalane, Iker Muniain a repris de près le ballon sans appuyer suffisamment sa frappe, facilement captée par le gardien José Manuel Pinto (29). Tout Bilbao s'est ensuite mordu les doigts lorsque l'attaquant Gaizka Toquero a expédié une tête à côté (40) puis deux autres dans les bras de Pinto (49, 61). Comme un symbole, c'est le pressing très haut - arme favorite du Barça triomphant de ces dernières années - qui a permis à l'Athletic de faire la différence: après un ballon récupéré dans les 40 derniers mètres barcelonais, Ander Herrera a filé sur le côté droit de la surface avant de servir Muniain qui a fusillé Pinto et libéré la "cathédrale" de San Mames (70). L'Athletic a ensuite défendu à corps perdu pour garder son invincibilité à domicile et déloger Villarreal de la quatrième place au classement, synonyme de Ligue des champions en fin de saison.