Les principales chances européennes au Mondial-2014 au Brésil (12 juin-13 juillet) vont une nouvelle fois reposer sur les épaules des deux nations-phares du continent, l'Espagne, tenante du titre et référence du jeu depuis 8 ans, et l'Allemagne. Malgré sa défaite en finale de la Coupe des Confédérations contre la Seleçao (3-0) en juin, la Roja fait toujours figure d'épouvantail sur la scène internationale et va traverser l'Atlantique dans la peau d'un favori en puissance. N.1 au classement Fifa, auteur d'un triplé historique Euro-2008/Mondial-2010/Euro-2012, l'Espagne de Vicente del Bosque a de solides références et possède des arguments suffisants pour prolonger sa domination et écrire une nouvelle page de sa légende. Reste à chasser les doutes après la déroute subie face aux Brésiliens et une campagne qualificative sans éclat. Les cadres du milieu (Xavi, Iniesta, Xabi Alonso) commencent également à accuser le poids des ans alors que le capitaine emblématique de la "Seleccion" Iker Casillas est devenu un remplaçant de luxe au Real Madrid. L'Espagne n'a cependant pas de quoi s'inquiéter. Son élimination en demi-finale de la Coupe des Confédérations en 2009 contre les Etats-Unis ne l'avait pas empêchée de soulever pour la première fois le trophée mondial un an plus tard en Afrique du Sud. Elle peut aussi s'appuyer sur un style de jeu dont elle est presque la seule à maîtriser les codes, le fameux "toque", une défense de fer et des jeunes prometteurs tels que Isco, Koke ou Thiago Alcantara, champions d'Europe des moins de 21 ans. En cas de défaillance des Ibériques, l'Europe pourra toujours compter sur les Allemands, valeurs sûres de la Coupe du monde. Triple lauréate (1954, 1974, 1990) et au moins quart-finaliste de l'épreuve depuis 1954, la Nationalmannschaft a toutefois endossé les habits de la perdante magnifique ces dernières années (finaliste en 2002, 3e en 2006 et 2010) après avoir été longtemps l'incarnation de l'ogre froid balayant tout sur son passage. Le dernier trophée majeur du pays remonte ainsi à l'Euro-96. L'Italie rêve d'une 5e étoile Le potentiel offensif de l'équipe de Joachim Löw demeure pourtant sans égal. Seul petit bémol: la blessure au genou droit du milieu Sami Khedira, incertain pour le Brésil. Derrière le duo Espagne-Allemagne, il ne faudra pas négliger l'Italie de Mario Balotelli. Vice-championne d'Europe, la Nazionale a beaucoup changé sous la direction de Cesare Prandelli, qui a su mettre de côté le style calculateur ayant fait la réputation du pays pour un jeu porté vers l'avant. Et les tifosi se mettent à rêver d'une 5e étoile qui les hisserait au niveau du Brésil. Finalistes de la dernière édition, les Pays-Bas, emmenés par Robin Van Persie, seront aussi des candidats aux places d'honneur mais ils devront avant tout effacer la déconvenue de l'Euro-2012 et leur élimination sans gloire au premier tour. Le Portugal s'en remettra encore au talent de Cristiano Ronaldo mais l'absence d'un avant-centre de dimension internationale pourrait de nouveau lui coûter cher. Quant à l'Angleterre, dont la sélection n'a rien gagné depuis 1966, elle semble faire preuve pour une fois de lucidité et fait profil bas, contrairement aux années précédentes. Autre place-forte européenne, la France est elle aussi rentrée dans le rang depuis sa finale de 2006 et essaye tant bien que mal de regagner une crédibilité sérieusement entamée par la grève de l'entraînement de 2010 à Knysna. Sans joueur de classe mondiale hormis Franck Ribéry et à un degré moindre Karim Benzema, les Bleus abordent l'épreuve sans ambition affichée à deux ans du championnat d'Europe organisé sur leur sol. Et si la surprise côté européen venait de la Belgique ? Avec le prodige de Chelsea Eden Hazard et d'autres cadres évoluant dans des clubs de premier plan (De Bruyne, Lukaku, Vermaelen, Kompany, Fellaini, Van Buyten, Witsel, Courtois), les Diables Rouges possèdent des atouts pour marcher sur les traces de leurs aînés de 1986, 4e au Mexique. La Russie de Fabio Capello, la Bosnie de Safet Susic, qualifiée pour la première fois pour une Coupe du monde, ou la Suisse, tête de série grâce à son excellent classement Fifa (8e), peuvent aussi tirer leur épingle du jeu en cas de tirage au sort favorable, tout comme les solides collectifs croate et grec.