Un attentat à la voiture piégée a visé samedi matin une banque gardée par des soldats maliens et africains de la force de l'ONU à Kidal, dans le nord du Mali, ont indiqué des sources militaire et administrative. Au moins deux soldats ont été tués et plusieurs personnes ont été blessées, selon l'ONU. "Tôt ce matin, un véhicule piégé s'est jeté sur la Banque malienne de solidarité (BMS), tuant le kamikaze", a déclaré un responsable du gouvernorat de Kidal. L'information a été confirmée par une source militaire de la force de l'ONU, la MINUSMA. Parmi les soldats de la MINUSMA gardant la banque, figuraient des Sénégalais, selon le responsable du gouvernorat qui a affirmé avoir vu "un corps brûler", sans pouvoir dire s'il était celui du kamikaze ou d'un soldat. Selon la source militaire de la MINUSMA, "le kamikaze est venu par l'Est de la ville, il a tout de suite foncé sur la banque, avant d'exploser". "Il y a eu un très grand bruit, les battants de certaines maisons situées à plus de 500 mètres de la banque ont été emportés par l'explosion", a aussi ajouté la source militaire, assurant elle aussi qu'il "y a eu des victimes du côté des forces" de l'ONU, sans pouvoir en préciser le nombre. "C'est un attentat bien préparé", a-t-elle dit. Opération anti-jihadistes Cet attentat est intervenu à la veille du second tour des élections législatives qui doit sceller le retour à l'ordre constitutionnel au Mali, interrompu par un coup d'Etat qui, en mars 2012, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes jihadistes. Il a eu lieu aussi au moment où l'armée française, qui intervient au Mali depuis presque un an pour chasser ces groupes, mène depuis plusieurs jours une opération anti-jihadistes dans le nord-ouest du Mali. La ville de Kidal, fief de la communauté touareg et de sa rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) dans le nord-est du Mali, est censée être contrôlée par les forces de l'ONU, les soldats français de l'opération Serval et les Maliens. Mais des éléments de nombreux groupes armés continuent à y circuler en toute impunité, dont ceux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).