L'euro montait face au dollar mercredi dans un marché suspendu à l'annonce de la décision de la Réserve fédérale (Fed) sur la politique monétaire américaine. Vers 08H00 à Paris, l'euro valait 1,3773 USD contre 1,3765 USD mardi vers 23H00 HEC. La monnaie unique européenne montait face à la devise nippone à 141,80 yens, contre 141,28 yens mardi soir. Le dollar aussi montait face à la monnaie japonaise à 102,96 yens contre 102,63 yens la veille. Les investisseurs attendent dans la soirée la décision du Comité de la politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) sur la poursuite ou non de sa politique de soutien à la première économie mondiale. Pour soutenir la reprise, la Fed maintient son taux directeur à un niveau très bas et acquiert actuellement chaque mois 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres hypothécaires, des injections de liquidités qui ont pour effet collatéral de diluer la valeur du billet vert. Ses responsables ont indiqué qu'ils pourraient bientôt y mettre un frein, peut-être dès mercredi, après la fin de la dernière réunion du FOMC de 2013. Plusieurs facteurs plaident en ce sens, à commencer par la bonne tenue des récents indicateurs américains ainsi que par la perspective de plusieurs mois sans crise budgétaire. Le projet de budget américain pour 2014 et 2015 négocié par les démocrates et les républicains a en effet passé mardi une étape cruciale au Sénat, ouvrant la voie à sa promulgation dans la semaine. Une majorité d'observateurs continuent toutefois de pencher pour un durcissement de la politique monétaire américaine seulement l'an prochain. Les derniers chiffres sur l'inflation appuient cette hypothèse: les prix à la consommation aux Etats-Unis ont affiché une progression de 1,2% sur un an en novembre alors que la banque centrale vise un objectif de 2% annuel pour l'inflation. Cela laisse donc une marge de manœuvre importante à l'institution pour continuer son soutien à la croissance sans crainte d'alimenter l'inflation. A défaut de l'annonce dès cette semaine du début d'une diminution des aides de la Fed, l'institution pourrait donner des indications sur le calendrier et le rythme d'une telle action. La dernière intervention du président de la Fed Ben Bernanke, qui quitte ses fonctions à la fin de l'année, sera scrutée par le marché car une des principales priorités de la banque centrale est de minimiser la volatilité qui pourrait découler de ses décisions, selon les analystes. "Peu importe que la Fed ralentisse son soutien mercredi ou en janvier, ce qui compte est que ce ralentissement du soutien va se produire et que les marchés vont devoir s'y adapter plutôt maintenant que plus tard", a indiqué dans une note le Crédit Agricole à Tokyo. De son côté, l'euro semblait finalement profiter mardi de bons indicateurs sur l'Allemagne, la première économie de la zone euro, publiés la veille. Le moral des investisseurs dans ce pays a nettement dépassé les attentes des analystes en atteignant en décembre un sommet depuis avril 2006. En outre, l'inflation a légèrement accéléré en novembre dans la zone euro après avoir atteint le mois précédent son plus bas niveau en presque quatre ans. Cela avait alors alimenté des craintes de déflation et poussé la Banque centrale européenne (BCE) à agir en baissant son principal taux directeur à un nouveau plus bas historique (0,25%). Toute amélioration de l'économie allemande, moteur de la croissance en zone euro, et tout élément de nature à confirmer que la BCE ne devrait pas avoir besoin d'assouplir de nouveau sa politique monétaire prochainement, tendent à soutenir l'euro. Vers 08H00 HEC, la livre britannique montait légèrement face à l'euro à 84,57 pence pour un euro ainsi que face au dollar à 1,6286 USD pour une livre. La devise helvétique baissait face à l'euro, à 1,2193 CHF pour un euro, et baissait aussi face au dollar, à 0,8853 CHF suisse pour un USD.