La promulgation d'une nouvelle loi sur les hydrocarbures ayant notamment ouvert la voie au développement des énergies non conventionnelles ainsi que la mise en œuvre effective du Programme de développement des énergies renouvelables (PNR) sont les principaux faits marquants de l'année 2013 dans le secteur de l'énergie. Adopté au début de l'année, ce nouveau texte devrait permettre à l'Algérie de couvrir les besoins énergétiques du pays à long terme à travers l'intensification des activités d'exploration et de forage des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels. La mise en place d'un nouveau cadre réglementaire qui permet l'intensification des efforts d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures pour couvrir les besoins à long terme d'une population en constante croissance constitue un souci de premier plan pour les pouvoirs publics. Etant donné que les potentialités du pays en hydrocarbures conventionnels ne seront plus suffisantes pour satisfaire les besoins des générations futures, le recours aux sources non conventionnelles, notamment le gaz de schiste, devient une nécessité si l'Algérie aspire à maintenir encore son indépendance énergétique. "A l'horizon 2030, notre consommation en produits énergétiques se chiffrera entre 80 et 85 milliards de dollars par an. Si nos ressources conventionnelles venaient à tarir et si nous décidions de ne pas exploiter les hydrocarbures non conventionnels, comment pourrions nous régler cette facture sans un niveau acceptable d'exportation d'hydrocarbures", mettait en garde, M. Youcef Yousfi, ministre de l' Energie et des Mines, en défendant son texte devant les membres de la chambre basse du parlement. Face aux craintes soulevées par certains spécialistes par rapport à l'impact environnemental lié à l'exploitation de ses hydrocarbures non conventionnels, M. Yousfi avait assuré que cette exploitation se fera ''dans le strict respect de la réglementation en matière de protection des aquifères et de l'environnement''. Sur le même chapitre, l'Algérie compte démarrer bientôt le développement en partenariat des réserves de pétrole et de gaz non conventionnel. Ces réserves devraient être mises en concurrence dans le cadre du quatrième appel d'offres pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. A cet effet, une Task-force a été mise en place par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) afin d'identifier les périmètres à offrir à la concurrence pour ce quatrième appel d'offres. La découverte par Sonatrach d'un méga gisement dans le bassin d'Amguid Messaoud en juin dernier est l'une des plus importantes découvertes réalisées par la compagnie nationale d'hydrocarbures ces vingt dernières années. Les réserves de ce nouveau puits situé à une centaine de kilomètres de Hassi Messaoud sont estimées à plus de 1,3 milliard de baril. L'exploitation de ce nouveau gigantesque gisement devra se faire par le biais de la fracturation hydraulique. Programme des ENR : une réponse complémentaire aux besoins énergétiques Assurer un approvisionnement sécurisé et régulier du marché interne en produits pétroliers constitue un autre souci des pouvoirs publics. L'Algérie entend doubler ses capacités de raffinage dans les cinq prochaines années par la construction de six (6) nouvelles unités qui devraient porter la production nationale à 60 millions de tonnes par an contre près de 30 millions actuellement. Toujours dans l'optique de couvrir les besoins internes en énergie et de développer le mix énergétique national, le programme national de développement des énergies renouvelables (PNR) apparaît comme une solution complémentaire avec l'objectif fixé par les pouvoirs publics d'atteindre une production à hauteur de 22.000 MW à l'horizon 2040 avec une partie destinée à l'exportation. Ce programme est entré en 2013 dans sa phase de mise en œuvre effective avec le lancement d'appels d'offres portant sur la réalisation d'une dizaine de projets inscrits dans ce programme sur un total de près de 70 initiés par les autorités. De même, M. Yousfi vient récemment d'annoncer la construction, avant l'été 2014, de 20 centrales photovoltaïques qui devraient réduire les tensions sur l'offre d'électricité, à l'origine de coupures dans les périodes de pic de consommation. Une nouvelle dynamique pour valoriser le potentiel minier national En parallèle au programme public, des opérateurs privés se sont déjà investis dans l'industrie des composants et d'équipements relatifs à la production d'énergie solaire à l'image de la société Alsolar qui fabrique des panneaux photovoltaïques dans la wilaya de Tlemcen (12 MW de capacité initiale) ou encore le groupe Condor spécialisé dans l'électroménager, qui produit, lui aussi, des panneaux photovoltaïques à Bordj Bou Aréridj avec une capacité annuelle de 50 mégawatts. Par ailleurs, et dans l'attente de l'adoption de la nouvelle loi minière, actuellement en débat au parlement, l'Etat s'est engagé dans une nouvelle dynamique pour développer le potentiel minier du pays. Cette nouvelle démarche est notamment ponctuée par la valorisation des potentialités minières dans la région sud ouest afin d'amorcer le développement économique et social local. Dans la perspective de concrétiser cette ambition, le gouvernement a décidé de relancer les études sur la possibilité de la réouverture des mines de charbon. Une possible reprise de l'activité d'extraction de charbon dans la région à l'arrêt depuis près de cinq décennies permettra, dans ce sens, d'améliorer la couverture en électricité de toute la Saoura à la faveur de la mise en place d'une nouvelle centrale électrique qui fonctionnera avec cette énergie. Toutefois, la mise en valeur du potentiel minier de la wilaya de Bechar n'est pas limitée au charbon, puisque les activités d'exploration en cours cibleront toutes les substances comme le palladium, le cuivre, l'or et la baryte. D'autre part, l'exploitation du site minier de Ghar Djebilet dans la wilaya de Tindouf sera assurée par une société nationale en association avec un partenaire étranger éventuellement. La société algérienne qui sera créée notamment par Sonatrach, Manadjim El Djazair (Manal), et d'autres entreprises de sidérurgie va, d'abord, étudier la possibilité d'exploiter ce site. De même, deux nouvelles entités publiques viennent d'être créées récemment pour la concrétisation de cet objectif. Ces sociétés, dont le pacte d'actionnariat a été paraphé début décembre 2013, sont créées dans le cadre d'un partenariat entre les groupes Sonatrach, Manal et Sider.