La stratégie nationale de généralisation de l'Internet haut débit en Algérie a connu, en 2013, une accélération sans précédent avec le lancement de la téléphonie mobile 3G+ et l'augmentation du débit filaire à 8 Mbits/s pour le grand public. Le programme de développement de l'accès à l'Internet, qui a été boosté en 2011 par la mise en œuvre de mesures exceptionnelles pour généraliser la connexion haut et très haut débit dans toutes les régions du pays, a été marqué, cette année, par l'introduction de la 3G+, une technologie tant attendue par les usagers de l'Internet. L'accélération de ce processus a atteint son apogée en juillet 2013 lorsque les pouvoirs publics ont décidé le lancement officiel du processus d'octroi de la licence 3G++. Depuis, tout est allé très vite. En l'espace de 6 mois, la 3G+ est devenue une réalité dans le pays. Le lancement par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) de l'appel à concurrence pour l'attribution de la licence 3G+ a eu lieu le 1er août et la séance d'ouverture des plis s'est déroulée le 15 septembre. La cérémonie d'octroi des licences a eu lieu le 14 octobre 2013 et les trois opérateurs de la téléphonie mobile (Mobilis, Ooredoo et Djezzy) ont obtenu la licence définitive d'exploitation de la 3G+ en début décembre. La commercialisation, quant à elle, est intervenue le 12 du même mois. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri, a qualifié l'octroi des licences définitives aux trois opérateurs de "jour historique" attendu "depuis longtemps". La 3 G+ "complément" pour le développement de l'ADSL Elle a affirmé que la téléphonie mobile 3G+ devrait constituer un "complément" pour le développement du haut débit filaire (ADSL), une technologie lancée il y a dix ans en Algérie, mais qui connaît des retards dans son déploiement à travers le pays. Plusieurs facteurs retardent la mise en place de l'ADSL, dont l'immensité du territoire national et la vétusté du réseau téléphonique d'Algérie Télécom, fait de câbles en cuivre. Pour ce faire, Algérie Télécom a bénéficié, en 2013, d'un financement de 115 milliards de dinars pour améliorer son réseau, généraliser la fibre optique et fournir un service de qualité aux consommateurs. L'arrivée sur le marché de la 3G+ a contraint Algérie Telecom à hâter la mise en œuvre du plan de développement de l'Internet fixe haut débit à travers l'accélération du déploiement du réseau national en fibre optique. Les extensions, en termes d'équipements et sur la partie transport et bandes passantes, sont prévues à cet effet et pas moins de 200.000 km de fibre optique devraient remplacer les câbles en cuivre. En parallèle, Algérie Télécom compte dès le premier trimestre de l'année prochaine déployer la 4G sans fil en mode fixe, permettant l'accès au haut débit dans des zones rurales et enclavées. La 3G+ a également incité Algérie Télécom à changer sa stratégie commerciale en permettant désormais à ses abonnés de choisir entre des offres allant jusqu'à 8 Mbits/s pour le grand public (le débit maximal était fixé à 1 Mbit/s). Algérie Télécom a annoncé également que le débit minimal de l'ADSL, qui est actuellement de 512 Kb/s, passera à 1 Mb/s au cours du premier trimestre de l'année prochaine sans que l'abonné ne soit amené à payer plus cher, le tarif de l'abonnement initial étant maintenu. Les abonnés disposant actuellement de l'offre 1 Mb/s, verront leur débit augmenter à 2 Mb/s sans aucune incidence financière sur le prix de l'abonnement. L'autre point positif pour le développement de l'Internet en Algérie, consiste en la mise en place prochaine d'un point d'échange de trafic Internet (GIX) national permettant d'avoir une interconnexion directe entre les fournisseurs d'accès au web sans passer par des réseaux étrangers.