La Tunisie (messieurs) et l'Angola (dames) seront, comme à l'accoutumée, les favoris numéro 1 pour le sacre continental, à l'occasion de la 21e coupe d'Afrique des nations de handball (CAN-2014) qu'accueillera Alger du 16 au 25 janvier. Forts de leur longue expérience dans la discipline acquise au fil des années, Tunisiens et Angolaises partiront en pole position pour conserver leurs "biens" remportés en 2012 à Rabat et Salé (Maroc) et asseoir encore un peu plus leur hégémonie sur la petite balle africaine. Mais comme à chaque édition, les deux équipes rencontreront une rude concurrence. Chez les messieurs, la Tunisie sera bousculée par l'Algérie, vice-championne d'Afrique et l'Egypte, soit le trio gagnant depuis des lustres, tandis que pour les dames, c'est la Tunisie et à un degré moindre la Côte d'Ivoire qui tenteront de ravir à l'Angola le trophée tant convoité qu'elle n'a plus cédé depuis 1996. Zoom sur les deux épreuves et les chances des principaux candidats au sacre final mais aussi à la qualification aux championnats du monde 2015 au Qatar (messieurs) et Danemark (dames) —les trois premiers de chaque tournoi seront qualifiés—. Messieurs : l'Algérie et l'Egypte veulent "déplumer" les Aigles de Carthage Depuis huit éditions, la Tunisie et l'Egypte se disputent le titre africain, avec 5 trophées pour les Nord-Africains et 3 pour les Pharaons. L'Algérie, qui organisera le tournoi pour la 4e fois après 1976, 1989 et 2000, avait "brisé" cette hégémonie en 1996 à Cotonou (Bénin), lorsqu'elle avait réussi à battre les Aigles de Carthage en finale pour remporter le titre de la 12e édition. La Tunisie, neuf fois championne d'Afrique et tenante du titre, partira avec les faveurs des pronostics dans le groupe A, constitué aussi des équipes d'Egypte, du Sénégal, du Cameroun, du Gabon et de la Libye. Sous la houlette de Marwan Radjeb, les Egyptiens, quintuples champions du continent, tenteront de reconquérir leur couronne, perdue en 2010 au Caire même, face aux Tunisiens. Ces derniers participeront à leur première coupe d'Afrique sous la férule de l'entraîneur croate Sead Hassanafendic qui a remplacé le Français Alain Portes, parti driver l'équipe nationale féminine de son pays. Les handballeurs tunisiens ont peaufiné leur préparation à la CAN-2014 en disputant notamment quatre matches amicaux de référence, contre la Croatie et l'Allemagne qu'ils ont affrontées deux fois chacune. Mais à Alger, la partie ne s'annonce pas de tout repos pour les équipiers d'Aymen Hamed face notamment aux Algériens qui seront supportés par toute une nation pour un nouveau sacre après Cotonou-1996. La petite balle algérienne, qui vient de sortir d'une longue crise, n'a cependant pas eu la préparation escomptée, entre changement de staff technique répété, perturbation, sparring-partners pas à la hauteur et défaites inattendues. Pour motiver ses joueurs, le président de la Fédération algérienne, Saïd Bouamra, a promis une "forte" récompense en cas de victoire finale à la CAN-2014. Les Verts évolueront lors du premier tour dans le groupe B en compagnie du Maroc, surprise de l'édition 2012 à domicile, de l'Angola, du Congo, de la RD Congo et du Nigeria. Les équipes d'Afrique noire tenteront (tant bien que mal, il est vrai), de bousculer la hiérarchie pour arriver le plus loin possible, à l'image de l'Angola et du Sénégal dont l'entraîneur français Franck Bulleux a fixé comme objectif le dernier carré. Dames : y a-t-il quelqu'un pour arrêter les Angolaises ? Si chez les messieurs, la compétition reste ouverte, celle des dames est plus fermée, le sacre devant revenir, sauf surprise, à l'épouvantail Angola, 11 fois championne d'Afrique, dont huit titres consécutifs et à un degré moindre la Tunisie, médaillée d'argent en 2012 et toujours présente dans le dernier carré depuis l'édition d'Alger-2000. Les Perles (surnom de l'équipe angolaise), favorites à leur propre succession, détiennent le record absolu de victoires dans la compétition, devant les handballeuses congolaises, sacrées à quatre reprises, alors que la Tunisie et la Côte d'Ivoire en sont à deux coupes. L'Angola a préparé de la meilleure des façons son rendez-vous africain en participant aux championnats du Monde 2013 en Serbie à l'issue desquels elle a occupé la 14e place après avoir atteint les huitièmes de finale. Les joueuses de l'entraîneur Vivaldo Eduardo devraient logiquement donc monter sur la plus haute marche du podium le 25 janvier prochain et le premier tour, au cours duquel elles évolueront dans la poule B avec le Congo, la Guinée et la Tunisie du Portugais Paolo Pereira, devrait constituer un échauffement pour le reste de la compétition, selon les observateurs. Et l'Algérie ? L'équipe nationale reste sur une décevante participation au Mondial-2013, conclue par une peu reluisante 22e place, fruit de six défaites, dont une cuisante contre les "inconnues" du Paraguay (29-19) pour une seule victoire. Un parcours qui a conduit au limogeage de l'entraîneur Mourad Aït Ouarab, remplacé par la paire Karim Achour - Naïli Daouaouda Djamila qui aura la lourde tâche de conduire le Sept algérien jusqu'aux demi-finales pour espérer, après, décrocher une place au prochain Mondial. Le parcours débutera du groupe A dans lequel les Algériennes affronteront respectivement le Sénégal, le Cameroun puis la RD Congo, 20e des derniers championnats du Monde serbes. Les quatre premiers de chaque groupe dans les deux épreuves (messieurs et dames) seront qualifiés pour les quarts de finale qui auront lieu le mercredi 22 janvier.