L'opposition syrienne en exil a annoncé, samedi soir, sa participation aux négociations de paix, baptisées conférence de Genève 2, qui doivent se tenir le 22 janvier en Suisse. Jusqu'ici, elle était très hésitante par crainte que la conférence ne se traduise pas par la mise en place d'un gouvernement de transition en Syrie. Mais la coalition de l'opposition syrienne s'est finalement prononcée pour l'envoi d'une délégation à l'issue d'un vote à Istanbul. La Russie a salué la décision de l'opposition syrienne de participer la semaine prochaine à la conférence de paix de Genève II, a déclaré hier le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. C'est la bonne décision, nous avons toujours dit qu'il fallait aller à ce forum et entamer un dialogue avec le gouvernement, a-t-il déclaré, cité par l'agence officielle Itar-Tass. Nous nous attendions à une telle décision, a-t-il ajouté. «Le plus important est qu'ils aient établi une délégation pour les représenter», a-t-il estimé. «Actuellement, à ce que nous comprenons, des contacts ont lieu entre différentes organisations et personnalités», a encore dit M. Bogdanov. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué de son côté «un choix courageux». «La France mettra tout en œuvre pour que la conférence de Genève puisse déboucher sur la mise en place d'un gouvernement de transition, doté des pleins pouvoirs exécutifs», a conclu le chef de la diplomatie française. Ces dernières semaines, les Occidentaux, Etats-Unis et France en tête, avaient multiplié les pressions sur l'opposition pour qu'elle participe aux discussions qui se tiendront en Suisse, d'abord à Montreux puis à Genève. Par ailleurs, la présidence syrienne a nié hier des déclarations attribuées au président Bachar al-Assad par l'agence de presse russe Interfax selon lesquelles il n'aurait aucune intention de quitter le pouvoir. Ce que l'agence de presse russe Interfax a publié comme des remarques du président Bachar al-Assad est faux, a indiqué le service de presse de la présidence dans un communiqué. Hier, Interfax avait cité M. Assad affirmant que si nous (le régime, ndlr) avions voulu nous rendre, nous l'aurions fait depuis le début, et que seul le peuple syrien pouvait décider qui doit participer aux élections. Le gouvernement syrien et l'opposition se rendront mercredi à la conférence de paix dite de Genève II, qui vise à trouver une solution politique au conflit en Syrie. Damas a maintes fois répété qu'il ne comptait pas remettre le pouvoir à qui que ce soit lors de Genève II, et qu'il revenait à Bachar al-Assad de mener la transition.