Le FC Barcelone et l'Atletico Madrid, freinés respectivement par Levante (1-1) et le FC Séville (1-1) dimanche, ont vu leur avance sur le Real Madrid fondre à un point, la 20e journée du Championnat d'Espagne ayant esquissé un resserrement général en tête. Leader virtuel pendant 55 minutes après un but de David Villa (18), l'"Atleti" a raté l'opportunité de prendre seul les rênes du Championnat en concédant un penalty transformé par Ivan Rakitic (73). Au grand soulagement du Barça, qui conserve à la différence de buts (+41 contre +36) le fauteuil de leader qu'il occupe sans discontinuer depuis une saison et demie. Mais le véritable vainqueur du week-end est le Real (3e, 50 points), tombeur du Betis Séville samedi (0-5). La "Maison blanche", qui pointait à cinq longueurs à la trêve, se retrouve désormais à un seul petit point du duo de tête, avec son destin entre ses pieds: si le club merengue remporte tous ses matches jusqu'en mai, il sera champion. "Il reste 18 journées. Avec ce qui attend les trois équipes, il va encore y avoir beaucoup de surprises", a minimisé l'entraîneur barcelonais Gerardo Martino après le contretemps subi par ses troupes. Pas dans leur assiette au stade Ciutat de Valencia, les Catalans ont été rapidement menés sur un but sur corner de Loukas Vyntra (10). Après une égalisation signée Gerard Piqué de la tête sur un autre corner (19), Barcelone n'a jamais réussi à se dépêtrer de l'accrocheuse défense à cinq de Levante et les attaquants, dont Lionel Messi, ont manqué d'adresse en l'absence de Neymar, blessé à la cheville. Signe d'un Barça à contre-emploi, ses deux occasions les plus nettes en première période n'ont pas été sur des attaques construites mais une contre-attaque conclue par un tir à côté de Xavi (36) et un coup franc non cadré de Messi (41). Martino: "Pas ce que nous méritions" Le quadruple Ballon d'Or, qui restait sur quatre buts en trois matches depuis son retour de blessure début janvier, a certes eu des opportunités très nettes à l'heure de jeu mais il a manqué de réussite, trouvant sur sa route l'excellent gardien costaricien Keylor Navas (59, 61). "Aujourd'hui, pour notre niveau de jeu, nous n'aurions pas dû faire match nul et cela s'est produit, mais purement et exclusivement parce que nous avons eu de la malchance dans la finition", a jugé Martino. "Le résultat n'est pas négatif non plus mais ce n'est pas ce que nous étions venus chercher et surtout pas ce que nous méritions." Le troisième match nul du Barça en Championnat cette saison n'a néanmoins pas profité à l'Atletico, qui a concédé également un deuxième nul consécutif après que "Colchoneros" et Catalans se sont neutralisés la semaine dernière (0-0). David Villa a bien cru déposséder Barcelone, son ancien club, de la place de leader en reprenant au point de penalty un ballon mal dégagé par le gardien sévillan sur corner (18). Mais avec l'entrée au repos du Français Kevin Gameiro, Séville a relevé la tête et le latéral madrilène Juanfran, coupable d'un tirage de maillot, a provoqué un penalty, certes sévère. Le Croate Ivan Rakitic n'a pas tremblé (73) et l'Atletico, toujours invaincu à domicile, a laissé échapper le trône d'Espagne malgré l'expulsion, tout aussi sévère, du Sévillan Alberto Moreno en fin de match. "Ca a été un match très laborieux, peut-être même laid, très compétitif, très disputé. Les deux équipes ont attendu l'erreur de l'adversaire", a résumé l'entraîneur madrilène Diego Simeone. "Nous prenons un point qui nous permet de rester dans une situation privilégiée." Souvent critiquée pour se résumer à un duel Real-Barça, voici la Liga plus ouverte que jamais. Barcelone trône toujours mais, avec trois équipes se tenant en un point, c'est désormais l'indécision qui règne.