Le FC Barcelone, miné par une crise interne, et l'Atletico, son ambitieux dauphin, ne devancent plus que d'un petit point le Real Madrid en tête avant la 21e journée du Championnat d'Espagne ce week-end, où le trône de leader pourrait bien changer d'occupant. Secoué par la démission jeudi de son président Sandro Rosell, le Barça va devoir faire abstraction de ces remous pour tenter de conserver la tête, qu'il occupe sans discontinuer depuis la 1re journée de la saison 2012-2013. Le Real au sommet, un an et demi après? Le Real Madrid a l'opportunité samedi (15h00 GMT) de prendre provisoirement le pouvoir en cas de succès au stade Bernabeu contre Grenade, club de milieu de tableau. Et pourquoi pas s'installer au sommet pour la première fois depuis mai 2012 si le duo de tête ne gagne pas dimanche? Barça et "Atleti" restent sur deux matches nuls consécutifs, qui ont permis au Real, relégué à cinq longueurs à la trêve, de revenir dans la course. "Nous avons fait une grande remontée en championnat, c'est très bon pour le moral de l'équipe", a résumé mardi le gardien Iker Casillas, décisif en Coupe du Roi mais remplaçant de luxe en Liga. Le Real, sur une pente ascendante depuis début janvier, a tout pour renverser la hiérarchie: une défense de fer (aucun but encaissé en 2014), une assise solide au milieu avec le duo Xabi Alonso-Luka Modric, et des attaquants très en verve. Le Français Karim Benzema reste notamment sur un total de quatre buts en cinq titularisations au mois de janvier. Quant au Portugais Cristiano Ronaldo, qui doit présenter samedi au public du Bernabeu son deuxième Ballon d'Or, il voudra accroître son avance en tête du classement des buteurs, qu'il domine avec 21 buts. Barça: pendant la crise, le football continue Ne pas se laisser perturber par l'environnement dimanche contre Malaga (20h00 GMT): tel est le défi du FC Barcelone, secoué jeudi par la démission soudaine de son président Sandro Rosell, visé par une plainte en justice au sujet du transfert du Brésilien Neymar. "Si l'effectif a suivi cette affaire d'aussi loin que moi, elle ne devrait pas nous affecter", avait dédramatisé mercredi l'entraîneur Gerardo Martino, après la décision d'un juge espagnol de déclarer recevable cette plainte et d'ordonner des investigations préliminaires. "C'est clairement une affaire du ressort de la direction, avait-il poursuivi (...) Nous devons nous concentrer sur ce que nous avons à faire, à savoir jouer au football". Neymar, indirectement au coeur du scandale, ne jouera pas dimanche, souffrant d'une entorse à une cheville. Mais heureusement pour le Barça, Lionel Messi monte en puissance. Auteur de quatre buts en cinq apparitions depuis son retour de blessure, le quadruple Ballon d'Or s'est mué en passeur jeudi en Coupe du Roi contre Levante (1-4), offrant trois passes décisives pour un triplé de Cristian Tello. Contre Malaga (14e) au Camp Nou, le Barça devra néanmoins redoubler de vigilance sur les coups de pied arrêtés: trois des quatre derniers buts encaissés sont venus de ces phases de jeu statiques où leurs petits gabarits sont à la peine. L'Atletico, toujours embusqué Leader virtuel de la Liga pendant 55 minutes, l'Atletico a manqué sa prise de pouvoir dimanche dernier en concédant un nul contre le FC Séville (1-1). Mais l'entraîneur Diego Simeone l'a rappelé: le club madrilène reste dans une "situation privilégiée", et tout faux pas du Barça, en tête à la seule différence de buts (51 points, +41 contre +36), peut lui offrir les commandes. D'autant que le court déplacement dimanche (18h00 GMT) chez son voisin du Rayo Vallecano, avant-dernier et pire défense de Liga (47 buts encaissés), semble largement à la portée de l'ambitieux Atletico.