Près d'une trentaine de plans de gestion durable des zones humides impliquant l'ensemble des secteurs concernés et la société civile devraient être appliqués d'ici à 2019, indique la Direction générale des forêts (DGF). Au total 26 plans de gestion de zones humides sont prévus dans les cinq prochaines années avec pour objectif d'asseoir une gestion durable des sites protégés en prenant en considération, à la fois, les besoins socioéconomiques et la nécessité de leur préservation, explique la DGF dans un communiqué diffusé à l'occasion de la journée mondiale des zones humides. Les pouvoirs publics comptent, en effet, doter les 50 sites, classés à l'échelle nationale par la convention Ramsar d'importance internationale, d'un outil de planification afin d'améliorer la gestion multisectorielle et d'impliquer les populations locales dans le cadre d'une gestion participative. A ce jour, neuf (9) zones humides sont dotées de plan de gestion en cours de mise en œuvre et 17 sont en cours de contractualisation. D'ici à 2019, l'Algérie compte classer sept (7) zones humides en airs protégés. Les zones humides sont des milieux naturels représentant un intérêt vital sur les plans écologique (climat, sol, sous-sol), hydrologique (ressources en eau), socio-économique ainsi que dans le domaine de la biodiversité (faune et flore). Ces espaces concernent les étendues de marais, d'eau naturelle ou artificielle (lacs, chotts, gueltas, sebkhas), les fagnes (landes marécageuses) et les tourbières (étendues d'eau marine dont la profondeur est inférieure à 06 mètres). En outre, une stratégie nationale est en cours d'élaboration pour déterminer les orientations de gestion et de valorisation des zones humides à l'horizon 2030. Un comité multisectoriel a été d'ailleurs installé par arrêté ministériel afin de suivre la mise en œuvre de cette stratégie. La DGF est impliquée aussi dans des projets de coopération internationale pour améliorer la gestion grâce à l'introduction d'outils modernes de gestion et d'indicateurs de suivi et d'évaluation par imagerie satellitaire. Pour 2014, la convention de Ramsar a choisi "les zones humides et l'agriculture, cultivons le partenariat" comme thème de la journée mondiale des zones humides célébrée chaque 2 février et ce depuis 1971. En Algérie, toutes les terres adjacentes aux zones humides du nord et des Hauts plateaux abritent une agriculture traditionnelle et florissante. Quant au sud algérien, les oasis sont un exemple d'agriculture spécifique des zones désertiques caractérisées par un système ancestral de captage et de distribution traditionnelle de l'eau, que sont les Foggara. La DGF cite comme exemple la wilaya de Sétif, qui compte trois zones humides d'importance internationale (Sebkhet El Hamiet, Sebkhet Bazer et Chott El Beidha), l'un des bassins laitiers les plus importants du pays. Cependant, les zones humides "continuent de subir une forte pression" liée à l'augmentation des besoins en matière de développement socioéconomique et à la concentration de la population à proximité de ces sites, entraînant ainsi leur surexploitation. La dégradation des zones humides en Algérie, y compris celles classées sur la liste Ramsar, est due essentiellement à l'utilisation de techniques de production intensives, au développement de l'industrie et aux rejets des eaux usées. La convention de Ramsar compte 168 parties contractantes avec 2.170 zones humides d'importance internationale s'étendant sur une superficie de plus de 207 millions d'hectares.