Les chefs de police des pays africains se sont félicités de l'engagement des Etats membres de l'Union africaine (UA) et leur détermination à œuvrer ensemble pour garantir la paix, la sécurité et la stabilité dans le continent africain, à travers notamment la création du mécanisme de coopération des polices africaines, Afripol. Dans la "Déclaration d'Alger" sanctionnant, mardi, les deux jours de travaux de la conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police, les participants ont souligné la "ferme volonté" des institutions policières africaines d'inscrire leurs actions dans un cadre "concerté et pérenne" tenant compte des spécificités de l'Afrique, dans le respect des valeurs et des principes de l'éthique policière. Ils ont, également, mis l'accent sur la nécessité de promouvoir la coordination policière africaine "au niveau stratégique, opérationnel et tactique à travers l'évaluation des menaces, l'analyse des renseignements criminels, la planification et la mise en œuvre des actions". Les chefs de police africains ont convenu de faciliter la mise en place d'un comité ad hoc co-présidé par l'Algérie et l'Ouganda et regroupant les représentants des organisations africaines régionales de coopération policière afin d'élaborer les projets du stand d'Afripol et des textes juridiques régissant son organisation, son fonctionnement et son financement. Ils ont exprimé, en outre, leur conviction qu'une réponse efficace contre les différentes formes de criminalité au niveau du continent africain "nécessite l'harmonisation des approches policières, l'échange et la vulgarisation des meilleures pratiques en matière de formation, de techniques d'investigation et l'expertise ainsi que le renforcement des capacités policières africaines". Ils ont reconnu, d'autre part, qu'un tel objectif appelle à une "coordination et une coopération accrue" avec les autres organisations concernées. Les participants ont exprimé leur "vive préoccupation" de l'alliance des organisations criminelles, la complexité de leurs actions et modes opératoires qui ont progressivement élargi leur champ d'activité à l'échelle continentale et internationale, en mettant à leur profit les conditions socio-économiques difficiles de certaines populations, la vulnérabilité des frontières, la mondialisation et l'accessibilité aisée aux technologies. Ils ont également exprimé leur préoccupation quant à l'ampleur grandissante de ces formes de criminalités dans plusieurs sous régions d'Afrique, l'émergence et la propagation effrénée de phénomènes criminels plus particulièrement ceux liés aux technologies de l'information et de la communication, aux transferts de capitaux ainsi que des différents trafics illicites de ressources naturelles et la contrebande. Les participants à la conférence d'Alger ont insisté, dans le même cadre, sur la nécessité "d'initier, d'harmoniser et de renforcer" les instruments juridiques africains relatifs à la lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme et de promouvoir les outils nécessaires de leur application. Ils ont salué, par la même occasion, les efforts soutenus de l'UA en matière de promotion des droits de l'homme, de la bonne gouvernance, de l'Etat de droit, de la paix et la sécurité et le développement économique et social en Afrique, et salué aussi les services fournis par l'OIPC-Interpol et ses efforts au profit des polices africaines, notamment l'adoption de sa stratégie 2014-2016 et le plan d'action 2014-2015 pour la région d'Afrique. Ils se sont félicités, dans leur déclaration finale, de l'attachement des polices africaines participantes à la conférence au panafricanisme et leur détermination à contribuer à la renaissance du continent et l'émergence d'une société africaine débarrassée des menaces du crime organisé sous toutes ses formes et du terrorisme.