La présidente centrafricaine de transition Catherine Samba Panza souhaite que l'intervention militaire française dans son pays soit prolongée jusqu'aux élections prévues en février 2015, ont annoncé lundi des parlementaires français à la presse à Bangui. La présidente de transition nous a dit qu'il faut qu'ils (les soldats français) restent jusqu'aux élections, c'est-à-dire le début 2015, a déclaré la présidente de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Elisabeth Guigou, qui conduit une délégation de neuf parlementaires à Bangui. La délégation des parlementaires français a rencontré ce matin Mme Samba Panza, qui est ensuite partie pour le Tchad pour une visite de travail de 24 heures, et s'est également entretenue avec différents responsables de l'opération Sangaris et des Nations unies. L'Assemblée nationale française doit se prononcer par un vote le 25 février sur la prolongation au-delà de début avril de l'opération Sangaris, déclenchée le 5 décembre pour restaurer la sécurité en Centrafrique, plongée dans le chaos et des violences intercommunautaires. Lors du lancement de l'intervention française, début décembre, le président François Hollande avait évoqué une opération rapide. Mais Paris a décidé vendredi, à la demande notamment du secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon, d'envoyer 400 soldats supplémentaires en Centrafrique, ce qui portera à 2.000 les effectifs français dans le pays. La France avait déployé début décembre 1.600 hommes dans le pays, mais cet effectif limité, qui agit officiellement en soutien des 6.000 hommes de la force africaine, la Misca, n'a pas permis de faire cesser les violences et le cycle des représailles entre communautés chrétienne et musulmane. L'augmentation des effectifs français doit notamment permettre aux hommes de l'opération Sangaris de se déployer plus largement en province où les exactions se poursuivent. Samedi, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a jugé que l'opération serait plus longue que prévu.