Les disquaires trabendistes écoulent des CD DVX de piètre qualité et les gens les achètent, vu les prix proposés (de 80 DA à 100 DA l'unité).Dans le circuit informel, le commerce des supports cinématographiques se développe de plus en plus. Dans les quartiers populaires, les CD DVD ou DVX sont proposés sur les trottoirs entre 80 DA et 100 DA la copie. En parallèle, les films en DVD coûtent 200 DA l'unité chez les disquaires alors que les films en DVX ne sont même pas commercialisés parce que non autorisés. Ce commerce illégal s'est beaucoup étendu dans les ruelles de Bab El Oued, plus précisément au quartier les Trois Horloges. Les étals sont surveillés par deux à trois jeunes qui proposent des centaines de films en DVX. Cette version des supports en vente est une copie piratée. Les adeptes du piratage injectent jusqu'à huit films dans un seul CD. «Ils jouent généralement sur la qualité, et ils réduisent considérablement l'image pour pouvoir stocker le maximum de films», a affirmé Samir un féru de cinéma et d'informatique. Les surprises sont toutefois nombreuses. Parfois, le CD est vide ou complètement hors d'usage. «J'ai failli bousiller mon matériel à plusieurs reprises à causes des supports défectueux. A chaque fois, il faut s'adresser au trabendiste pour remplacer le produit acheté», reconnaît-il. Comme il n' y a aucun moyen de tester le produit sur place, les acheteurs sont mis devant le fait accompli. «Dans la plupart des cas, les films mentionnés sur l'affichette ne sont pas ceux qui sont dans le support», a affirmé Samir. Selon lui, il y a tromperie sur la marchandise. Pourquoi ? «Les clients, comme moi, cherchent à voir les nouveaux films que les pirates informatiques n'arrivent pas à avoir. Pour tromper les gens, ils mentionnent le film sur l'affichette et ils en balancent d'autres dans le support», a expliqué Farouk, lui aussi, un adepte du cinéma à moindres frais. Quand les pirates réussissent à avoir un nouveau film, ils proposent aux acheteurs des copies de piètre qualité. «Les nouveaux films sortis généralement aux USA sont piratés à l'aide de caméras placées dans la salle de projection. En les visualisant, on entend par exemple le rire des téléspectateurs. La qualité est le dernier souci des pirates», a indiqué Farouk. Hors Bab El Oued, les trabendistes jouent actuellement sur le fait que le produit fonctionne normalement et que les films affichés sont ceux qui existent réellement dans le CD. Comme ils ont déjà vu les films qu'ils vendent, ils rassurent leur clientèle. Reste à savoir pourquoi les jeunes trabendistes proposent beaucoup plus les films d'horreur. «Ils sont faciles à trouver sur internet», a estimé Samir. D'après Farouk, ce genre de cinéma est vraiment écœurant. «On a envi de vomir en les regardant», assure-t-il.