Changement, rupture, alternance sont les trois mots-clés du programme électoral du candidat à la présidentielle du 9 avril, Ali Fawzi Rebaïne, également président du parti Ahd 54. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M. Rebaïne, qui se proclame «candidat de l'opposition», a insisté sur l'indépendance de la justice de tous les pouvoirs politiques. Pour lui, «l'édification d'un Etat de droit est fondamentalement basée sur la séparation du pouvoir juridique de toutes pressions politiques ainsi que la protection des magistrats». Dans ce contexte, il n'a cessé tout le long de son intervention de relever que «dans notre pays, le système judiciaire est un système à deux vitesses». Pour illustrer ses propos, il cite l'affaire Khalifa où les personnalités politiques impliquées dans cette dernière ont été «reçues dans la haute cour contrairement aux simples citoyens impliqués qui ont été jugés par le tribunal de Blida», a-t-il fait remarquer. Ce candidat qui ne croit pas à la crédibilité des institutions nationales, notamment le Parlement, suggère «un débat contradictoire et de cesser le système de désignation des personnes en abusant de l'autorité politique», ajoutant : «Nous ne pouvons pas dire que nous sommes crédibles quand le peuple n'a plus confiance en nous.» Il a proposé ainsi «d'œuvrer pour consacrer la société civile comme véritable contre-pouvoir, pour pallier la défection du Parlement qui ne joue plus son véritable rôle». Le candidat de «l'opposition» plaide ainsi pour «la rupture totale avec l'actuel système» et propose comme alternative «un système démocratique crédible», car, considère-t-il «nous ne pouvons pas faire du neuf avec du vieux». Il se demande, en outre, «pourquoi ne démissionne-t-on pas quand on a failli à sa mission». «Il faut, dit-il, une nouvelle approche pour instaurer et respecter les libertés.» Pas de conditions nécessaires garantissant la transparence des élections Evoquant l'élection présidentielle, Ali Fawzi Rebaïne estime que «les organisateurs de cette échéance n'ont pas réuni toutes les conditions nécessaires pour garantir une élection honnête et transparente», soulignant que «les PV de dépouillement ne sont que des alibis. Ils ont toujours été falsifiés». Il doute dans cette optique de «la capacité de notre pays à organiser une élection honnête et transparente». S'agissant de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEP), elle aurait dû être, pour M. Rebaïne, reconduite avec un nouveau statut et de nouvelles prérogatives. «Ce n'est pas de l'ordre du nationalisme chauvin de dire que la CPNSEP a un rôle à jouer lors de la présidentielle, mais il fallait la reconduire avec un nouveau statut et de nouvelles prérogatives», a-t-il expliqué.M. Rebaïne a par ailleurs minimisé l'efficacité de la présence des observateurs internationaux, lors de la prochaine présidentielle, dont le nombre avoisine les 200 observateurs, issus, rappelons-le, de l'Union africaine, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de l'ONU. Pour lui, «ils ne pourront pas encadrer les 48 000 bureaux de vote». En outre, il déplore le manque d'égards à l'endroit des candidats à la présidentielle auxquels «on a exigé d'aller voir ces observateurs qui sont hébergés dans des hôtels à Alger». Le président de Ahd 54 plaide par ailleurs pour «une économie ouverte, mais sociale, et pour une refonte du système bancaire et financier et inciter les organismes de contrôle, tels que les douanes et la Cour des comptes, à jouer leur rôle loin de toutes pressions politiques». Il conclut dans ce cadre que «l'avenir du pays réside dans une économie favorisant la création de richesses, de l'industrie et de l'emploi»