Imposante. Elle se dresse sur un socle implanté au milieu du carrefour du lieudit Atranchi d'où l'on peut aller vers Beni Yenni, Souk El Had ou Iboudrarène, un lieu d'une beauté unique qui fait face à la majestueuse montagne du Djurdjura aux cimes toujours enneigées. La statue à l'effigie du colonel Amirouche Ait Hamouda arrivée le 18 mars à l'aéroport international d'Alger en provenance de la capitale italienne a été inaugurée hier en présence du wali et des autorités locales ; cette journée journée coïncide avec le 55e anniversaire de la mort du colonel. Ils étaient nombreux à venir des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou pour assister à l'inauguration de cette statue de près de 4m qui représente le colonel en uniforme de combattant. Hommes et femmes, petits et grands, ils étaient nombreux hier sur cette place pour rendre hommage à cette grande figure de l'histoire et prendre des photos souvenirs près de sa statue. Pour cette occasion, des gerbes de fleurs ont été déposées au village natal de cette figure de la guerre de libération nationale, Tassaft Ouguemoune, dans la commune d'Iboudrarene, à 30 km au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou. La localité a été honorée par cette initiative et ce grand hommage rendu à l'un de ses meilleurs fils et l'un des meilleurs combattants. Cette stèle rappellera à chaque fois le courage et la détermination de ce colonel qui a donné et sacrifié sa vie et sa jeunesse au nom de l'indépendance et de la liberté de sa patrie. Doté d'une grande intelligence, d'habileté, d'une force physique et grand tacticien, le colonel Amirouche gravit les échelons de la hiérarchie pour atteindre le grade de commandant, puis de colonel. C'est à l'âge de 33 ans, le 29 mars 1959, qu'il tomba dans une embuscade mortelle au lieudit Djbel Thameur alors qu'il était en route vers Tunis pour rejoindre le GPRA accompagné de Si El Haouès. Mais les témoins ne s'entendent toujours pas sur les circonstances de sa mort. Amirouche est né en 1926 dans le village de Tassaft Ouguemoune. Il a été initié au militantisme par Bachir Boumaza au lendemain de la Seconde Guerre mondiale alors qu'il travaillait sur le chantier de construction du barrage de Kherrata. Il s'installe ensuite à Relizane. A la création de l'OS (Organisation Spéciale), il est l'adjoint de Ounès Benattia auquel il succède après son arrestation. Il émigre en France en 1950 où il reste jusqu'en septembre 1954. Il revient en Algérie et participe à la préparation du déclenchement de la lutte armée aux environs des Ouacifs où il est initié au maniement des explosifs par Mokhtar Kaci-Abdallah. Le 1er novembre 1954, il rentre dans la clandestinité sous les ordres de Amar Aït Chikh. Le comité d'organisation de cet évènement constitué de l'Association Historique et Culturelle des Moudjahidine 54-62 (Tagrawla) et de l'Association Amicale Ath Hamouda, a aussi mis dans son agenda pour cette journée commémorative une conférence-débat ayant pour thème «L'œuvre du colonel Amirouche et son impact sur la jeunesse», au niveau du Musée du moudjahid de M'douha vers 15 heures en présence de Said Sadi, ancien président du RCD et du fils d'Amirouche. Sur les lieux où la stèle a été érigée, nombreux étaient ceux qui avaient aussi apporté des témoignages, dont de vieilles femmes de la région.