Deux entrepreneurs s'opposaient hier au tribunal de Chéraga, dans une affaire de chèque sans provision. L'un assure que le chèque en question, d'un montant non négligeable de 700 millions de centimes, a bien été établi par l'accusé, tandis que ce dernier affirme que son chéquier lui a été tout simplement dérobé. L'accusé, gérant d'une société de grands travaux, avait réussi, au début de l'année, à décrocher un contrat de sous-traitance auprès d'une grande entreprise nationale publique. Sur ce chantier, basé à Illizi, le prévenu sous-traita à son tour, et embaucha le plaignant, propriétaire d'une petite société de BTP privée. De juillet à septembre, tout se déroula normalement, jusqu'au jour où la victime demanda à être réglée pour son travail, la facture s'élevant à près de 700 millions de centimes. «Je lui ai remis 186 millions de centimes, en lui demandant de patienter pour le reste de la somme, que je comptais payer peu à peu», déclara l'accusé. «Faux !», rétorqua le plaignant, qui jura ses grands dieux que cette somme n'a jamais été déposée, et que l'entrepreneur pour lequel il avait effectué tous ces ouvrages avait payé au moyen d'un unique chèque, le document incriminé. Accusation à laquelle le prévenu s'opposa catégoriquement, témoignant : «Je n'ai jamais émis ou signé ce chèque. D'ailleurs mon chéquier m'a été volé. Et apparemment, c'est lui qui l'a dérobé, dit-il en désignant son ancien associé. «Dans quelles circonstances ?» interrogea la juge. «Nous étions ensemble en voiture, nous venions d'effectuer un long trajet. C'est là qu'il l'a subtilisé alors que j'avais la tête tournée», répliqua-t-il. Ce qui déclencha la stupéfaction du second entrepreneur qui affirma n'être jamais monté dans sa voiture ! Le procureur requit une peine de prison ferme de trois ans, assortie du remboursement du montant du chèque.