Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, candidat à l'élection présidentielle, a appelé hier à Chlef à l'instauration d'une alternance au pouvoir afin de «consolider» la démocratie en Algérie. «J'appelle à l'instauration de l'alternance au plus haut sommet du pouvoir et à la limitation des mandats présidentiels à deux de manière à garantir une égalité des chances ainsi que la consécration et la consolidation de la démocratie», a-t-il précisé lors d'un meeting animé à la salle du cinéma El-Djamel, au 14e jour de la campagne électorale. Moussa Touati a estimé que l'amendement de la Constitution en 2008 «consacrant la non-limitation des mandats présidentiels est un coup dur pour la démocratie», relevant que «l'Algérie de Novembre et des chouhada n'a jamais été et ne sera jamais un royaume». Le président du FNA a appelé, par ailleurs, les Algériens à voter en masse «contre ceux qui ont accaparé le pouvoir depuis 1962 et qui veulent faire de la République une véritable monarchie où le peuple est marginalisé». «Les échecs successifs de l'actuel pouvoir l'ont amené à recourir à tous les moyens (...) pour se maintenir au sommet», a encore indiqué Touati. Il considère que «ce comportement ne fait qu'accentuer la crise de confiance entre le peuple et le pouvoir». Le candidat du FNA a émis, par ailleurs, des «réserves» sur les réformes politiques initiées en 2011, citant notamment la disposition réglementaire obligeant la présence de 30% de femmes au sein des assemblées élues. «Le pouvoir en place fait dans la ségrégation dans la mesure où il ne devrait pas y avoir de différence entre l'homme et la femme», a-t-il dit, estimant que «cette disposition va dans le sens d'opposer et de confronter les deux sexes» dans la vie politique. «Il aurait fallu laisser le champ libre à l'homme et la femme pour que les meilleurs soient élus», a-t-il ajouté, considérant qu'il s'agit là, d'une «maladresse du pouvoir envers la gent féminine». Evoquant le programme du FNA, il a affirmé que son parti travaille pour mettre un terme à toutes ces «formes de ségrégation». La justice sociale et l'égalité des chances passent par l'instauration d'un Etat de droit, a-t-il conclu.