Passage en revue du dernier carré de la Ligue des champions, composé du Bayern Munich, du Real Madrid, de Chelsea et de l'Atletico Madrid, qui promet des demi-finales dantesques (aller 22-23 avril, retour 29-30 avril). Bayern Munich: inarrêtable "rouleau-kompressor" ? Déjà sacré en Allemagne, le plus souvent impressionnant de maîtrise sous la houlette d'un Pep Guardiola qui a rapidement apporté sa touche catalane, le Bayern est LE favori à sa propre succession. Sa qualification en demie, la 4e en cinq ans, a été acquise dans la douleur (3-1), face à des Red Devils courageux, après un quart aller quelque peu décevant (1-1). Le collectif bavarois, aussi expérimenté et solide soit-il, aura en tout cas besoin de Ribéry et Robben en grande forme pour asseoir sa suprématie sur l'Europe. Car à force d'écraser la Bundesliga, le Bayern manque de repères dans des matches où les oppositions sont autrement relevées. Contre Arsenal ou ManU, cela n'a pas eu de fâcheuse conséquence, face à un des trois restants en revanche... Real Madrid: mieux vaut que Ronaldo soit là Le Real n'est pas la même équipe avec ou sans Cristiano Ronaldo. La démonstration en a été édifiante à Dortmund, où les Madrilènes ont été proches d'une immense déconvenue (2-0) pendant que le Portugais bouillait de nervosité sur le banc des remplaçants, ménagé en raison d'une blessure au genou gauche. Le but du 3-0 qu'il a inscrit à l'aller, son 14e en C1 égalant le record de Messi et Altafini sur une saison, a donc fait la différence. Comme très souvent cette saison. Mais au delà de l'aspect statistique, le poids de Ronaldo dans le jeu madrilène est tel qu'avec lui, ses coéquipiers n'en sont que meilleurs. Problème, la défaite à domicile contre le Barça (4-3), dans le dernier clasico qui a relancé la Liga, a mis un coup au moral des Merengues dont la fébrilité s'est confirmée à Dortmund. En demi-finale, il faudra au Real un Ronaldo en mode Ballon d'or pour continuer à rêver d'une "decima" (10e sacre européen). Chelsea: attention au sorcier Mourinho S'il y a un stade dans la phase à élimination directe où il est préférable d'affronter une équipe entraînée par José Mourinho, c'est bien en demi-finale. Car le technicien portugais n'a jamais été éliminé en huit quarts de finale et a été sacré lors des deux finales qu'il a disputées, avec Porto en 2004 et l'Inter Milan en 2010. Le "Mou", qui détient désormais le record du nombre de demi-finales en C1 devant "Sir Alex" Ferguson en a donc perdu cinq; un motif d'espoir pour celui-ci qui tirera Chelsea vendredi. Mais sous les ordres du désormais "happy one", ce Chelsea en reconstruction a montré face au Paris SG qu'il avait du coffre et pouvait renverser des situations compromises (1-3, 2-0). Seuls risques, qu'Eden Hazard ne soit pas remis à temps de sa blessure au mollet et que l'accumulation des matches à enjeux, les Blues luttant pour le titre en championnat, pèse au final trop lourd. Atletico Madrid: gare à l'invité-surprise Jusqu'où s'arrêtera l'Atletico ? Bien malin qui pourra le dire, tant les hommes transcendés par le bouillant Diego Simeone continuent d'étonner. Leaders de la Liga, devant le Barça et le Real, ils viennent de priver les Catalans d'une 7e demi-finale de rang en C1. Et au vu des deux matches en quart de finale, leur qualification n'est pas volée, tant ils sont parvenus à museler le jeu et les stars catalanes Messi, Iniesta et consort, tout en bonifiant d'un réalisme confondant leurs occasions de buts (1-0, 1-1), le tout sans Diego Costa, leur avant-centre révélation de la saison espagnole, blessé. Une foi inébranlable semble accompagner le parcours de ces solides Colchoneros qui renouent 40 ans après avec les demi-finales et qui rêvent déjà d'une finale comme en 1974, perdue face au... Bayern Munich