Les échauffourées ont repris, lundi après-midi à Tizi-Ouzou, entre des jeunes et les forces de l'ordre qui les ont empêchés de manifester dans le centre-ville, a constaté un journaliste de l'APS. Les échauffourées ont débuté vers 16h00, au quartier Amyoud de la Nouvelle-Ville, où des groupes de jeunes harcelaient des agents des forces anti-émeute, positionnés sur le pont surplombant le carrefour du 20-avril, près de l'université, a-t-on constaté. Le boulevard des Frères-Beggaz a été barricadé avec des objets hétéroclites, notamment des bacs à ordures dont le contenu a été déversé sur la chaussée. Venus de différents endroits de la ville, ces jeunes, dont des collégiens et des lycéens reconnaissables à leurs sacs à dos, étaient "contenus" en ces lieux par le dispositif sécuritaire qui a bloqué toutes les issues menant vers la rue Abane-Ramdane au centre-ville. Des groupes de jeunes avaient tenté auparavant d'organiser des manifestations au niveau de cette rue, vite étouffées par les forces de l'ordre qui les ont dispersés. Les manifestants ont cependant saccagé, avant de piller l'espace commercial de l'entreprise Mobilis, situé au boulevard Krim-Belkacem. Ces échauffourées interviennent au lendemain d'une marche à laquelle ont appelé d'anciens animateurs du Mouvement culturel berbère (MCB) et des associations pour célébrer le 34è anniversaire du "Printemps berbère", qui avait été émaillée par des incidents entre les manifestants et les forces de l'ordre. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a instruit lundi les autorités compétentes d'ouvrir "une enquête urgente" sur le contenu d'une vidéo, diffusée dans les réseaux sociaux, montrant des agissements de policiers contraires à l'éthique professionnelle. "Suite à la diffusion d'une vidéo montrant des agissements d'individus en tenue de police contraires à l'éthique professionnelle", le général-major Abdelghani Hamel "a ordonné l'ouverture d'une enquête urgente", a indiqué le responsable de la communication et des relations publiques à la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, qui a relevé que "le contenu de la vidéo montre des agissements inadmissibles et portant préjudice au corps de la police, quelles qu'en soient les motivations".